Titres de chansons repris comme titres de livres, évocation de genres musicaux, histoires fictives de musiciens... l'empreinte de la culture musicale latino-américaine se retrouve souvent dans la littérature du continent.
Si la musique peut être influencée par la littérature comme le montre Como agua para chocolate de la chanteuse mexicaine Ana Gabriel qui reprend le titre du roman d'une autre mexicaine, Laura Esquivel, ou l'un des romans fondamentaux de la littérature argentine, Don Segundo Sombra de Ricardo Güiraldes, paru en 1926, devenu le thème d'un tango de Manuel Romero, l'inverse est souvent vrai aussi. Ainsi Adiós muchachos est le titre d'un roman de l'Uruguayen Daniel Chavarría mais aussi le titre d'un tango de Vedani et Sanders rendu populaire par Carlos Gardel.
On le voit, les liens entre littérature et musique sont courants en Amérique Latine. On trouve ainsi nombre de titres de romans qui contiennent un mot issu du vocabulaire musical. L'écrivain mexicain Sergio Pitol a écrit un roman intitulé El tañido de una flauta que l'on peut traduire par le « son d'une flûte » et un autre roman intitulé Vals de Mefisto. L'Argentin Roberto Mero intitule un de ses romans Tango mortel tandis que le Chilien Roberto Ampuero, pour son roman noir qui revient sur le coup d’État de 1973, choisit le titre El último tango de Salvador Allende.
Si le choix de ce vocabulaire musical peut sembler opaque pour certains romans, pour d'autres, au contraire, ce choix est clairement argumenté. Ainsi du roman de Hernán Rivera Letelier, Canción para caminar sobre las aguas, “Chanson pour marcher sur les eaux”, dont le titre long et onirique rend compte des aventures et des idéaux des personnages principaux : deux hippies chiliens des années 1970.
Dans El himno nacional de Fernando Jerez, le récit met en scène des personnages ordinaires qui vivent et deviennent les acteurs d'un des moments les plus sombres de l'histoire chilienne. Dans Limón Reggae, la Costaricienne Anacristina Rossi évoque l'histoire de l'Amérique Centrale à la fin du XXe siècle : les mouvements révolutionnaires, les revendications des populations d'origine africaine, les régimes autoritaires... toute une époque dont le reggae sera un des porte-voix.
Par ailleurs, nombre de romans mettent en scène des personnages en lien avec la musique. C'est le cas du livre d'Antonio Skarmeta, La chica del trombón, traduit en français sous le titre La fille et le trombone; un roman qui raconte le destin d'une petite fille qui, à l'âge de deux ans, fut amenée d'Europe par un trompettiste. C'est aussi le cas dans Vientos de cuaresma de Leonardo Padura que l'on trouve en français sous le titre Vents de Carême. Dans ce roman de la série noire qui a pour héros le détective Mario Conde, ce dernier fait la connaissance d'une femme éblouissante qui aime le jazz et le saxophone.
Plus inattendu, le livre peut parfois se compléter d'un playlist comme le roman du Péruvien Martín Mucha, Tes yeux dans une ville grise, un roman qui propose un voyage à travers Lima vu par les yeux d'une jeunesse désenchantée. On trouve à la fin du livre une liste de chansons choisies par l'auteur et qui ont nourri sa création littéraire.
Il faut enfin signaler que les musiciens peuvent aussi être écrivains. C'était déjà le cas pour Enrique González Tuñón (Buenos Aires, 1901-1943). Personnalité importante de la bohème littéraire, il écrivit des récits mais aussi des tangos. C'est le cas, aujourd'hui, du musicien brésilien Chico Buarque qui est aussi poète, dramaturge et nouvelliste.
On le voit la culture musicale intervient de manières diverses dans la littérature latino-américaine. Nous allons nous arrêter dans les paragraphes suivants sur quelques aspects : Les personnages littéraires et la musique, les titres de chansons, l'aspect référentiel du patrimoine musical et les écrivains mélomanes.
Les liens entre musique et littérature dans la littérature latino-américaine donnent l'occasion de camper dans les romans des personnages de musiciens ou en lien avec la musique. Ce personnage peut être réel comme dans El Código Gardel de José González Olascuaga où l'auteur propose une enquête pour tenter de résoudre l'énigme de la naissance de Carlos Gardel. Réel aussi le personnage du roman Chiquita d'Antonio Orlando Rodríguez, biographie imaginaire de la cubaine Espiridiona Cenda (1869-1939), une artiste lilliputienne qui mesurait à peine 69 centimètres et qui triompha dans les cirques et les théâtres de variété. Réelle encore dans La bella Otero de Carmen Posadas qui revient de manière romancée sur la vie de la célèbre chanteuse et danseuse de cabaret qui fut aussi une des grandes courtisanes de la Belle Époque.
Pour compléter cette liste, il faut indiquer Los Rolling Stones en Perú de Sergio Galarza. Un roman qui évoque la fin des années 1960, une époque marquée par l'assassinat de Martin Luther King, Mai 68, la mise en place de régimes autoritaires dans le continent latino-américain... Et, justement, en 1969, Mick Jagger arrive au Pérou avec Keith Richards et Anita Pallenberg. Ce ne sera pas le seul voyage de Jagger au Pérou.
Le
personnage de musicien peut être inventé comme dans Canto
Castrato de l'argentin César Aira qui nous propose, de
Naples à Saint Saint-Pétersbourg, en passant par Vienne, un voyage
artistique dans le sillage du triomphe de l'opéra italien dans les
cours du Nord de l'Europe au XVIIIe siècle. Inventé aussi le joueur
de bandonéon de Moravia, un roman de Marcelo
Luján qui évoque le monde des migrants européens en Argentine.
Inventé encore, le personnage de Sirena Selena vestida de
pena de la Portoricaine Mayra Santos-Febres qui met
en scène un adolescent transgenre possesseur d'une voix douce et
cristalline.
Le Mexicain Arturo Azuela, avec Estuche
para dos violines, raconte le destin de deux violons et
de deux violoncellistes. Le Chilien Hernán Rivera
Letelier, avec son livre Fatamorgana de amor con
banda de música, traduit en français sous le titre Mirage
d'amour avec fanfare, offre au lecteur tout une galerie
de personnages musiciens attachants. Le récit a pour cadre un
village perdu du désert d'Atacama où un orchestre est formé pour
rendre hommage au Président de la République dont la visite est
prévue. Chacun des musiciens conçoit le projet à sa manière...
Il faut aussi mentionner un autre roman mexicain : Trabajos del reino de Yuri Herrera. Un roman qui montre, à travers le regard d'un compositeur de « corridos » la vie de palais d'un cartel du narcotrafic. Le « corrido » est un genre musical traditionnel qui permettait de chanter les exploits et les vies de personnages hors du commun, on a vu apparaître récemment un « narcocorrido » pour raconter les exploits des caïds de la pègre mexicaine.
Pour
terminer cette bibliographie, on peut ajouter le personnage du
critique musical de Púrpura profundo, roman de
Mayra Montero et évoquer celui de Felisberto Hernández : Por
los tiempos de Clemente Colling ; un roman qui revient
sur l'enfance d'un personnage, sans doute le propre auteur, marquée
par l'admiration sans borne qu'il voue à son professeur de musique.
Preuve de ces liens entre musique et littérature, on retrouve dans les romans latino-américains des titres qui sont tirés de titres ou de paroles de chansons.
Le bolero, genre très populaire dans tout le monde hispanique, s'avère ainsi source de plusieurs titres romanesques. Carla Guelfenbeim reprend le titre d'un boléro composé en 1946 par le Cubain César Portillo avec Contigo en la distancia. De même, Mayra Montero reprend les premiers vers d'un boléro écrit par Bobby Collazo pour un roman où ce genre musical représente l'expression de l'amour érotique et démesuré : La última noche que pasé contigo.
De son côté, avec Sabor a mí, le Cubain Pedro Juan Gutiérrez reprend le titre d'un des boléros les plus emblématiques d'Amérique Latine ; un boléro composé par Álvaro Carrillo et popularisé par Los Panchos dans les années 1960. Rien d'étonnant pour un écrivain qui explore la culture populaire de son pays.
Enfin, Arráncame la vida est un roman d'Ángeles Mastretta dont le titre est tiré d'une chanson de Chavela Vargas qui a pour thème l'amour sacrificiel féminin : « Enlève-moi la vie, avec le dernier baiser d'amour, enlève-la moi et prend mon cœur ». Dans le roman, Ángeles Mastretta met en scène, dans le contexte de la vie politique mexicaine des décennies qui suivent la révolution, une femme qui vit les changements du pays sans que son statut de femme soumise ne soit en rien modifié.
D'autres genres musicaux peuvent être utilisés pour forger les titres. C'est le cas avec De donde son los cantantes de Severo Sarduy, une œuvre expérimentale publiée en 1967 qui aborde une question conventionnelle de la littérature latino-américaine du XXe siècle : l'identité nationale. D'où ce titre qui reprend un vers d'un « son » très populaire de la culture musicale cubaine, Mamá son de la loma, composé par Miguel Matamoros.
Gonzalo Celorio procède de même en reprenant pour son roman Tres lindas cubanas, le titre d'un « danzón » devenu un classique.
Il faut citer encore Rajando leña está du grand écrivain cubain Cintio Vitier qui rend un hommage poétique à la musique de l'île. Le titre reprend un refrain d'une des plus anciennes chansons cubaines, qui date de 1580 environ, Son de Ma Teodora, et dont le rythme annonce déjà les éléments caractéristiques de la musique populaire cubaine moderne.
Pour compléter cette liste, on peut signaler que le titre Olor a rosas invisibles du roman de Laura Restrepo semble faire référence à un chant pastoral qui a pour titre Rosas invisibles.
L'utilisation de la culture musicale dans la littérature montre que la culture latino-américaine se construit souvent sur un patrimoine musical référentiel commun.
La première dimension de ce patrimoine musical est universel et touche à la coutume de chanter des récits. C'est ce qui est mis en avant dans un titre tel que El cantar del profeta y el bandido de Hector Tizón. Ici, le terme de « chant », « cantar », fait référence aux formes les plus anciennes de poésie populaire. Le roman a pour cadre le village de Ramayoc, en Argentine, un lieu abandonné où fleurissent les histoires. On retrouve le même terme dans le titre du roman du Péruvien Manuel Scorza, Cantar de Agapito Robles ; Agapito Robles étant un héros de la guerre qui oppose depuis des siècles la société créole du Pérou aux communautés issues des grandes cultures précolombiennes.
Un autre aspect de la référence musicale en littérature touche aux traditions musicales propres à l'Amérique Latine.
Ainsi, plusieurs romans évoquent le tango. C'est le cas dans Cielo de tango d'Elsa Osorio traduit en français sous le simple titre de Tango. Il s'agit d'un roman sentimental et historique qui revient sur l'histoire de l'Argentine à travers la saga de deux familles situées aux deux extrêmes de la société. Les deux personnages principaux se rencontrent dans les années 2000, au Latina de Paris.
C'est le cas aussi du roman El cantor de tango de Tomás Eloy Martínez où un étudiant arrive à Buenos Aires à la recherche d'un chanteur mythique qui a su rendre au tango sa pureté et sa frénésie originelles. Le tango y apparaît comme un révélateur des secrets urbains de la capitale argentine.
C'est encore le tango qui est évoqué dans Hay que sonreír de Luisa Valenzuela qui suit les avatars de Clara, émouvante prostituée, dans les bas-fonds de Buenos Aires ou dans Femme couleur tango d'Alicia Dujovne Ortiz qui revient sur le destin d'une prostituée d'Albi, aimée de Toulouse-Lautrec, et qui deviendra une danseuse légendaire dans les faubourgs de la capitale argentine.
On trouve d'autres exemples de cette usage référentiel de la culture musicale pour nombre des genres musicaux du continent.
Ainsi du livre La reina Isabel cantaba rancheras de Hernán Rivera Letelier. La traduction française du titre a simplifié la référence musicale, La Reine Isabel chantait des chansons d'amour, mais les “rancheras” sont des chansons traditionnelles mexicaines.
Le titre Chamamé de Leonardo Oyola renvoie à un genre musical traditionnel du nord de l'Argentine longtemps méprisé dans la capitale parce que trop identifié aux couches sociales les plus pauvres. Le roman raconte un règlement de compte sauvage entre deux pirates d'asphalte.
Avec Son de almendra, Mayra Montero offre un roman qui nous plonge dans les milieux mafieux de La Havane en 1957, une époque où la mafia avait la main mise sur les casinos et sur l'industrie musicale.
El año del calipso du Cubain Abilio Estévez débute une chaude après-midi dans un quartier havanais tandis que les gens cherchent de l'ombre et que la radio diffuse des airs de calypso. Le roman raconte l'éveil d'un adolescent à la sensualité.
Ce jeu référentiel est aussi l'occasion d'évoquer toute une époque. Cela explique le titre Delito por bailar el chachacha (Coupable d'avoir dansé le cha-cha-cha) de Guillermo Cabrera Infante pour un recueil de récits courts qui constitue un hommage à La Havane des années 1950-1960.
Quant à Pedro Lemebel, dans son roman Tengo miedo torero, il restitue la culture musicale des années 1980, au Chili.
La littérature latino-américaine compte de prestigieux auteurs qui sont aussi des mélomanes. Leur connaissance de la musique a influencé leur écriture.
Parmi les grands auteurs de la littérature latino-américaine, certains sont de véritables experts musicaux. C'est le cas, par exemple, du Cubain Alejo Carpentier (1904-1980) qui parallèlement à son activité d'écrivain a écrit de nombreux articles et essais sur la musique. Une partie de cette production de critique musicale a été rassemblée du vivant de l'auteur par Zoila Gomez, en 1979. Ce travail a été publié de nouveau par Siglo XXI, en 1987, dans les tomes X, XI et XII des œuvres complètes de ce grand auteur sous le titre Ese músico que llevo dentro.
Dans nombre des romans d'Alejo Carpentier, la littérature et la musique sont fortement imbriquées : Los pasos perdidos (Le partage des eaux), El arpa y la sombra (La Harpe et l'ombre), Concierto barroco (Concert baroque)... Ainsi, dans El acoso, l'action se déroule durant les quarante minutes que durent l’exécution de la Symphonie héroïque de Beethoven dans un théâtre de La Havane.
De son côté, Julio Cortázar (1914-1984), grand amateur de jazz, dans son œuvre littéraire ou critique, dans ses lettres, fait mention de nombreux musiciens et de multiples morceaux. Ainsi la nouvelle du recueil Las armas secretas, El perseguidor, est une évocation de Charlie Parker. Et, dans Rayuela (Marelle), il mentionne de très nombreux musiciens : Louis Armstrong, Sidney Bechet, Leon Bix Beiderbecke, Big Bill Broonzy, Benny Carter, John Coltrane, Champion Jack Dupree, Duke Ellington, Stan Getz, Dizzy Gillespie, Lionel Hampton... Il faut signaler aussi, les chroniques de concerts de Louis Amstrong et Thelonious Monk que l'on peut lire dans La vuelta al día en 80 mundos (Le tour du jour en quatre-vingts mondes)
Dans un entretien, le grand auteur argentin explique que le jazz est, pour lui, la seule musique, avec la musique indienne, à correspondre à la grande ambition du surréalisme en littérature c'est à dire « l'écriture automatique, la totale inspiration ». Il avoue que le jazz a profondément influencé son écriture : « le jazz m'a transmis une certaine sensibilité de « swing », de rythme dans ma manière d'écrire ». Il déclare écrire ses nouvelles comme on fait un « take ».
Cortázar avait une vaste culture musicale qui dépassait les seules limites du jazz comme on peut le voir dans la discographie proposée pour accompagner le voyage des Autonautos de la cosmopista (Les Autonautes de la cosmoroute ou un Voyage intemporel Paris-Marseille).
Il n'est pas le seul écrivain dont l'écriture a été influencée par la musique. La cubaine Ana Luz García Calzada, dans son roman Minimal son propose un récit qui s'aventure dans un des mouvements plastiques et musicaux fondamentaux de l'art contemporain : le minimalisme. Cela donne un récit, fait de réitération et d'harmonie thématique, de l'intimité d'une famille cubaine.
De son côté, dans El arte de la fuga, Sergio Pitol rend un hommage à ce genre musical qui se définit comme « une composition à plusieurs voix, écrite en contrepoint, dont les éléments essentiels sont la variation et le canon ».
On peut aussi citer La Guaracha del Macho Camacho, un roman où le Portoricain Luis Rafael Sánchez prend comme motif formel une « guaracha », forme de chanson satirique et burlesque, qui est répétée et irrigue tout le roman. La traduction française de ce livre est La rengaine qui déchaîne Germaine. Un défi pour le traducteur.
Pour conclure cette liste, il faut mentionner la biographie écrite par Mario Benedetti : Daniel Viglietti, desalambrado. Un livre où le grand écrivain uruguayen analyse la vie et l’œuvre d'un grand artiste musical de son pays, Daniel Viglietti (1939-2017), chanteur, compositeur et guitariste. Le livre est accompagné d'un CD.
À consulter à l'Espace América
En espagnol
Adiós muchachos de Daniel Chavarría (Mondadori, 2004)
Como agua para chocolate de Laura Esquivel (Debolsillo, 2003)
Don Segundo Sombra de Ricardo Güiraldes (Catedra, 2002)
El tañido de una flauta de Sergio Pitol (Anagrama, 1986)
Vals de Mefisto de Sergio Pitol (Anagrama, 2000)
Tango mortal de Roberto Mero (Scandéditions, 1993)
El último tango de Salvador Allende de Roberto Ampuero (Random House Mondadori, 2012)
Canción para caminar sobre las aguas de Hernán Rivera Letelier (Planeta, 2004)
El himno nacional de Fernando Jerez (Editorial Lom, 2001)
Limón Reggae d'Anacristina Rossi (Alcalá, 2008)
La chica del trombón de Antonio Skarmeta (Debolsillo, 2003)
Vientos de cuaresma de Leonardo Padura (Tusquets, 2001)
Narrativa 1920-1930 d'Enrique González Tuñón(Ediciones del 8vo loco, 2006)
Estorbo de Chico Buarque (Tusquets, 1992)
Contigo en la distancia de Carla Guelfenbeim (Santillana de ediciones S.A., 2015)
La última noche que pasé contigo de Mayra Montero (Tusquets, 2001)
Sabor a mí de Pedro Juan Gutiérrez (Anagrama, 1998)
Arráncame la vida de Ángeles Mastretta (Seix Barral, 2004)
De donde son los cantantes de Severo Sarduy (Cátedra, 1993)
Tres lindas cubanas de Gonzalo Celorio (Tusquets, 2006)
Rajando leña está de Cintio Vitier (Letras Cubanas, 1994)
Olor a rosas invisibles de Laura Restrepo (Sudamericana, 2002)
El cantar del profeta y el bandido de Hector Tizón (Alfaguara, 2004)
Cantar de Agapito Robles de Manuel Scorza (Plaza y Janes, 1984)
Cielo de tango de Elsa Osorio (Siruela, 2006)
El cantor de tango de Tomás Eloy Martínez (Planeta, 2004)
Hay que sonreír de Luisa Valenzuela (Buenos Aires : Fondo de Cultura Económica, 2007)
Chamamé de Leonardo Oyola (Salto de Página, 2007)
Son de almendra de Mayra Montero (Santillana Ediciones Generales, 2006)
El año del calipso de Abilio Estévez (Tusquets, 2012)
Delito por bailar el chachacha de Guillermo Cabrera Infante (Suma de Letras, 2000)
Tengo miedo torero de Pedro Lemebel (Anagrama, 2001)
El Código Gardel de José González Olascuaga (Uruguay : Fin de siglo, 2005)
Chiquita d'Antonio Orlando Rodríguez (Santillana Ediciones Generales, 2009)
La bella Otero de Carmen Posadas (Editorial Planeta, 2011)
Los Rolling Stones en Perú de Sergio Galarza (Periférica, 2007)
Canto Castrato de César Aira (Mondadori, 2003)
Moravia de Marcelo Luján (El Aleph, 2012)
Sirena Selena vestida de pena de Mayra Santos-Febres (Editorial Grijalbo Mondadori, 2000)
Estuche para dos violines de Arturo Azuela (México : Fondo de Cultura Económica, 1994)
Fatamorgana de amor con banda de música de Hernán Rivera Letelier (Seix Barral, 1999)
Trabajos del reino de Yuri Herrera (Periférica, 2008)
Púrpura profundo de Mayra Montero (Tusquets, 2000)
Por los tiempos de Clemente Colling de Felisberto Hernández (El Nadir, 2008)
Alejo Carpentier. Obras completas. Volumenes X, XI et XII. (Ese músico que llevo dentro) (Siglo veintiuno, 1987)
Los pasos perdidos In Alejo Carpentier. Obras completas. Volumen 2. (Siglo veintiuno, 2004)
Concierto barroco - El arpa y la sombra In Alejo Carpentier. Obras completas. Volumen 4. (Siglo veintiuno, 1998)
El acoso In Alejo Carpentier. Obras completas. Volumen 3. (Siglo veintiuno, 2002)
Las armas secretas de Julio Cortázar (Catedra, 2003)
Rayuela de Julio Cortázar (Alfaguara, 2003)
Minimal son de Ana Luz García Calzada (La Habana)
El arte de la fuga de Sergio Pitol (Anagrama, 1997)
La Guaracha del Macho Camacho de Luis Rafael Sánchez (Buenos Aires : Ediciones de la Flor, 2001)
Daniel Viglietti, desalambrado de Mario Benedetti (Santillana de Ediciones, 2010)
En français
Marelle de Julio Cortázar (Gallimard, 1979)
Le tour du jour en quatre-vingts mondes de Julio Cortázar (Gallimard, 1987)
Les Autonautes de la cosmoroute ou un Voyage intemporel Paris-Marseille de Julio Cortázar et Carol Dunlop (Gallimard, 1983)
La rengaine qui déchaîne Germaine de Luis Rafael Sánchez (Gallimard, 1991)
Concert baroque d'Alejo Carpentier (Gallimard, 1991)
La Harpe et l'ombre d'Alejo Carpentier (Gallimard, 1986)
Le partage des eaux d'Alejo Carpentier (Gallimard, 1976)
La musique à Cuba : Histoire culturelle d'une société d'Alejo Carpentier (Gallimard, 1985)
La Reine Isabel chantait des chansons d'amour de Hernán Rivera Letelier (Métailié, 1997)
Tes yeux dans une ville grise de Martín Mucha (Asphaltes Editions, 2013)
La fille et le trombone d'Antonio Skarmeta (Grasset, 2004)
Vents de Carême de Leonardo Padura (Métalilié, 2004)
Budapest de Chico Buarque (Gallimard, 2005)
Tango d'Elsa Osorio (Métailié, 2007)
Mirage d'amour avec fanfare de Hernán Rivera Letelier (Métailié, 2000)
Femme couleur tango d'Alicia Dujovne Ortiz (Grasset, 1998)

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