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| Guayasamin |
Le
fonds América comprend une vaste section consacrée aux arts
plastiques d'Amérique Latine qui permet notamment de découvrir les
créations des figures incontournables des avant-gardes dont on ne
retient le plus souvent que les icônes internationales comme Frida
Kahlo ou Fernando Botero.
Vous
trouverez nombre de documents sur les institutions
culturelles qui ont permis l'émergence et la
reconnaissance des innovations artistiques : Une présentation
du MALBA, Musée d'Art latino-américain de Buenos Aires, dédié
à l'art latino-américain du début du XXe siècle jusqu'à nos
jours ; Le catalogue d'une exposition qui rend hommage à la
revue Orígenes qui, de 1944 à
1956, a relayé les avant-gardes littéraires et les nouvelles
recherches plastiques...
Un
coup d’œil sur les livres d'art de l'Espace América permet de se
rendre compte de la variété et de l'importance des artistes
latino-américains.
Joaquín
Torres García (1874-1949). Originaire de Montevideo, il
deviendra à la fin des années 1910, une des figures importantes de
la vie artistique et intellectuelle de Barcelone. En 1928, il
s'installe à Paris où il fonde avec Seuphor et d'autres artistes
abstraits le groupe et la revue Cercle et Carré. C'est là
qu'il élabore son système esthético-philosophique :
l'Universalisme Constructif. Dans son pays, à partir de 1942, il
anime un atelier qui sera à l'origine d'une école picturale : La
Escuela del Sur.
Lasar
Segall (1891-1957). Né dans une communauté
juive de Lituanie, formé en Allemagne où il devient un des
représentants de l'Expressionnisme, il émigra au Brésil en 1923 où
son œuvre aura une grande influence.
Tarsila do Amaral (1886-1973). Peintre qui fut l'amie de nombreux poètes dont Blaise Cendrars. Elle se forma auprès d'André Lhote et de Fernand Léger et fit connaître au Brésil les avant-gardes européennes.
Tarsila do Amaral (1886-1973). Peintre qui fut l'amie de nombreux poètes dont Blaise Cendrars. Elle se forma auprès d'André Lhote et de Fernand Léger et fit connaître au Brésil les avant-gardes européennes.
Candido
Portinari (1903-1962). Sa production qui va de petites esquisses
à de vastes peintures murales est impressionnante. Il a exécuté
une immense composition offerte par le Brésil au palais de l'O.N.U.,
à New York : La Guerre et la Paix.
Roberto
Matta (1911-2002). Chilien, il s'installa en France en 1933 et
fit la connaissance d'André Breton par l'intermédiaire
de García Lorca et de Dalí.
En 1937, il participe à l'Exposition internationale du surréalisme
à Paris. Artiste engagé, après le coup d'État du général
Pinochet, il coupe tout lien avec son pays natal qui lui rendra
hommage, lors de son décès, avec trois jours de deuil national.
Jesús
Rafael Soto, né au Venezuela en 1923 et mort en France en 2005,
est un artiste emblématique de l'Op Art et de l'Art cinétique. Il
crée, à partir de 1967, les célèbres Pénétrables, volumes
suspendus dans l’espace et constitués de centaines de fines tiges
verticales.
Carlos
Cruz-Diez (Venezuela, 1923). Il a
d'abord travaillé comme illustrateur et dessinateur de
bandes-dessinées dans différents journaux. À partir des
années 60, installé à Paris, ses travaux s'orientent vers la
mouvance de l'art cinétique.
Julio
Le Parc. Cet argentin, né en 1928 est, lui aussi, un personnage
emblématique de l’art cinétique et de l’Op Art. Il est membre
fondateur du G.R.A.V. (Groupe de Recherche d’Art Visuel) et ses
recherches s'inscrivent encore aujourd'hui dans
des questionnements très contemporains.
Claudio
Bravo (1936-2011). Peintre chilien connu pour ses tableaux
hyperréalistes.
l'Amérique
Latine a une longue et riche histoire artistique marquée par un
double héritage culturel, celui du monde amérindien et l'influence
occidentale.
Les premières manifestations artistiques d'importance du continent remontent à la civilisation olmèque apparue vers 1200 avant J.C. et connue pour ses grandes têtes sculptées dans la pierre. D'autres grandes civilisations se succéderont enrichissant le patrimoine plastique amérindien : Images guerrières et art funéraire des Zapotèques, peintures murales de Cacatxtla, dessins gigantesques de Nazca...l'art pré-hispanique est d'une grande variété, il va du naturalisme à une stylisation qui touche parfois à l'abstraction.
Les premières manifestations artistiques d'importance du continent remontent à la civilisation olmèque apparue vers 1200 avant J.C. et connue pour ses grandes têtes sculptées dans la pierre. D'autres grandes civilisations se succéderont enrichissant le patrimoine plastique amérindien : Images guerrières et art funéraire des Zapotèques, peintures murales de Cacatxtla, dessins gigantesques de Nazca...l'art pré-hispanique est d'une grande variété, il va du naturalisme à une stylisation qui touche parfois à l'abstraction.
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| Cacaxtla |
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| Nazca |
L'arrivée des Espagnols et des Portugais va tout bouleverser notamment parce que les expressions plastiques des cultures amérindiennes seront assimilées à des diableries et massivement détruites.
Les
nouveaux maîtres vont très vite imposer leur culture :
l'église de Saint Nicolas de Bari, à Saint Domingue a été
construite entre 1503 et 1508 et le début de l'édification de la
cathédrale de México date de 1532. La conquête étant aussi
spirituelle, l'art religieux européen se développe rapidement en
Amérique Latine.
Un
art colonial voit le jour mais les retables, les images, les éléments
décoratifs sont souvent réalisés par des artistes locaux qui
réinterprètent les canons esthétiques importés aux
Amériques. C'est ainsi que l'on trouve en Amérique Latine, une
expression particulière du Baroque qui, par exemple au Brésil,
connaîtra son apogée avec Aleijadinho, fils d'un Portugais et d'une
esclave africaine.
Des
musées, des académies et des écoles d'art seront fondés au XIXe
siècle qui bientôt participeront à la recherche identitaire des
nouvelles nations américaines. Ainsi au début du siècle, on voit,
au Mexique et au Brésil, se développer la peinture historique et
celle de paysage.
Mais
c'est la peinture de genre, alors considérée comme mineure, qui va
marquer le XIXe siècle ; en effet, le « costumbrismo »
sera un des enjeux artistiques majeurs du siècle dans les arts
plastiques mais aussi en littérature. Toute une imagerie va mettre
en avant les coutumes, les mœurs, les « types »...et un
récit nationaliste. Cette imagerie sera relayée massivement par la
lithographie et la presse qui se développent.
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| Pancho Fierro |
Mais,
l'art latino-américain restera longtemps tributaire des apports
européens : Naturalisme espagnol, Avant-gardes françaises ou,
en Argentine, les racines culturelles italiennes. Il faut attendre
les années 1920-1930 pour voir émerger une expression artistique
proprement américaine.
Dans
ses années-là, la majeure partie des artistes, comme Spilimbergo
par exemple, s'inscrit dans la tradition figurative et obéit aux
canons classiques du Modernisme. Il ne faut pas oublier que Joaquin
Torres Garcia commença sa carrière artistique en travaillant avec
Gaudi à Barcelone.
On
trouve chez nombre d'artistes qui marquent cette période, l'écho
des avant-gardes artistiques du vieux continent : Futurisme,
Fauvisme, Dadaïsme, Cubisme, Surréalisme.
L'Argentin
Fernando Fader, le Chilien Juan Francisco Gonzalez, l'Urugayen Pedro
Blanes Viale, le Mexicain Joaquin Clausell furent influencés par
l’Impressionnisme ; Le Colombien Andrés de Santa Maria, par
l’Expressionnisme. Rafael Barradas créa le Vibrationnisme à
partir du Futurisme ; Emilio Pettoruti s'intéressa à
l'abstraction....
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| Fernando Fader |
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| Pettoruti |
Mais
une revendication de ce qui est autochtone apparaît très tôt,
notamment avec le mouvement indigéniste au Mexique, au Pérou, en
Équateur, au Guatemala et au Honduras dont le représentant le plus
connu est le Mexicain Diego Rivera.
Les
peintres qui auront un rôle décisif dans cette recherche d'une
expression artistique proprement américaine au sein de la modernité
seront Rufino Tamayo et Wifredo Lam dans les années 1930-1940.
Wifredo Lam que le Guernica bouleversa va peu à peu
trouver son langage propre qui intègre des éléments du folklore
afro-cubain.
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| Tamayo |
Il
est à noter, enfin, que certains pays comme le Honduras ou Haïti
ont une forte tradition d'art naïf.
Les
enjeux initiés par les avant-gardes européennes et les
mouvements artistiques qui suivront vont irriguer
les recherches plastiques des artistes latino-américains tout au
long du XXe siècle. Entre universalisme et particularisme, l'art
contemporain du continent frappe par son éclectisme.
Ainsi,
l'abstraction se décline en abstraction géométrique, abstraction
lyrique, ou expressionnisme abstrait...des recherches dont hériteront
les générations des années 70.
Le surréalisme connaîtra une longévité notable en Amérique Latine. On peut le voir par exemple dans les tableaux de Gonzalo Endara Crow.
Le surréalisme connaîtra une longévité notable en Amérique Latine. On peut le voir par exemple dans les tableaux de Gonzalo Endara Crow.
L'art
informel apparu dans l'après-guerre irrigue les expérimentations
des années 60 jusqu'à aujourd'hui.
La
longue tradition figurative est exploitée par des artistes qui se
veulent autant héritiers que novateurs : Certains artistes
réinvestissent l'imagerie populaire d'autres s'orientent vers
l'hyperréalisme.
Le
Pop Art né dans les pays anglo-saxons dans les années 50-60 et qui
a connu une diffusion mondiale aura ses représentants en Amérique
Latine.
Les
années 60-70 sont marquées par l'émergence de L'Art conceptuel,
fondé sur l’affirmation de la primauté de l’idée sur la
réalisation.
Toutes
les tendances artistiques qui ont marqué le siècle ont trouvé écho
en Amérique Latine : Op art, Art cinétique, Land art...
Depuis
les années 70, les pays latino-américains ont pris de nombreuses
initiatives publiques et privées visant à stimuler la création
artistique et à favoriser sa diffusion. Si
des maîtres comme Rufino Tamayo ou Roberto Matta continuent de
marquer longtemps la production artistique du siècle, d'autres
grandes figures ont émergé comme Edgar Negret, dont on peut voir
une sculpture dans le jardin des Rocailles, à Biarritz, ou Francisco
Toledo. Dans leur sillage, une multitude d'artistes ont vu le jour.
Le site ARTESUR, lancé
en 2011 par le Centre Pompidou, propose de suivre les activités des
artistes, des galeries, des institutions, des événements de tout le
continent sud-américain.
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| Negret |
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| Toledo |
Voici,
une petite liste d'artistes ayant marqué le XXème siècle que vous
trouverez dans le fonds América.
Héctor
Ragni (1897 - 1952) Il commença en peignant des panneaux
publicitaires et c'est à Barcelone, dans le Groupe des Artistes
Catalans, qu'il débuta véritablement son activité de créateur
comme peintre et comme graveur. De retour à Montevideo en 1927, il
dessine des lettres, des affiches, des dessins publicitaires. Il sera
parmi les premiers à adopter l'universalisme constructif de
Torres-García.
Juan
Melé (1923-2012) Formé en Argentine, il s’intéresse dans
les années 40 à l’Art concret. Invité à se former à l’Ecole
du Louvre en 1948, il va entrer en contact avec de nombreux artistes
européens : ceux du groupe Concret de Milan, Max Billy en
Suisse, Michel Seuphor, Georges Vantongerloo, Sonia Delaunay, Antoine
Pevsner…à Paris. Il exposera alors au Salon des Réalités
Nouvelles. De retour en Argentine, il intègre l’Association Arte
Nuevo et publie des articles sur l’art concret. Il a participé à
de nombreuses et prestigieuses rétrospectives d’art
latino-américain.
Kenneth
Kemble (1923 - 1998). Entré à l’Académie Lothe de Paris en
1951, il visita nombre de musées européens. En 1956, il commence
une série de collages et de peintures réalisées avec des morceaux
de tissus, des cartons, des bouts de grillage…qui contribue à
rénover le langage plastique argentin. En 1958, il participe à
l’exposition Arte Nuevo de la Galerie Pizarro. En 1961,
il réalise une autre exposition qui a pour titre Arte
Destructivo, une exposition qui ouvre la voie à l’art conceptuel
en Argentine.
Alberto
Heredia (1924-2000). Peintre et
sculpteur, il a s’est très tôt intéressé à l’art mais c’est
un autodidacte. Son oeuvre se
caractérise par son aspect expérimental, sa dimensión de critique
sociale et son ironie.
Omar Rayo (1928 - 2010) D’abord caricaturiste, il sera embauché comme illustrateur par le journal El Siglo de Bogota et c'est dans cette ville qu'il commencera à élaborer un langage plastique plus personnel. En 1953, il se lance dans un périple à travers toute l’Amérique Latine qui lui permet d’exposer et de rencontrer d’autres artistes. Il vit quelques temps avec des Amérindiens en Amazonie et étudie l’art précolombien. Ce voyage sera déterminant dans sa trajectoire artistique puisqu’il s’intéressa aux possibilités de la géométrie qui désormais caractériseraient ses travaux.
Mauricio
Bueno est né en Equateur en 1939 mais il a vécu jusqu’en
1960 à New York. A Bogota, il étudiera l’architecture. En 1977,
il devient, dans son pays, enseignant à la Faculté des Arts et
d’Architecture et directeur de l’École des Arts Plastiques. Il
expose en Angleterre, aux États-Unis, au Canada, dans divers pays
d’Amérique Latine et en Espagne. Son œuvre se caractérise par
l’utilisation de matériaux comme l’eau, la terre, le feu, les
cordes, par une exploration des possibilités offertes par la
technologie : néon, laser…et par un questionnement des enjeux
environnementaux du monde contemporain.
Adolfo Nigro, né en Argentine en 1942. Ses premiers tableaux datent de 1957. En 1966, il s’installe à Montevideo et participe à l’atelier de Joaquín Torres García. S’inspirant du réalisme conceptuel de Fernand Léger, influencé par le cubisme analytique de Pablo Picasso et Georges Braque, il élabore un langage plastique qui vise à la simplification géométrique. A partir des années 70, il se tourne vers la céramique et la tapisserie et réalise des œuvres qui s’inspirent des motifs symboliques de l’art précolombien. En 1974, de retour à Buenos Aires, sa peinture s’intéresse à la ville et s’inspirant de Bachelard il explore la thématique terre-air-eau. Dans les années 2000, il élabore une série de collages aux couleurs saturées qui intègrent des éléments du quotidien.
Adolfo Nigro, né en Argentine en 1942. Ses premiers tableaux datent de 1957. En 1966, il s’installe à Montevideo et participe à l’atelier de Joaquín Torres García. S’inspirant du réalisme conceptuel de Fernand Léger, influencé par le cubisme analytique de Pablo Picasso et Georges Braque, il élabore un langage plastique qui vise à la simplification géométrique. A partir des années 70, il se tourne vers la céramique et la tapisserie et réalise des œuvres qui s’inspirent des motifs symboliques de l’art précolombien. En 1974, de retour à Buenos Aires, sa peinture s’intéresse à la ville et s’inspirant de Bachelard il explore la thématique terre-air-eau. Dans les années 2000, il élabore une série de collages aux couleurs saturées qui intègrent des éléments du quotidien.
Carlos
Gallardo (1944 – 2008). Peintre, photographe, graphiste,
scénographe, designer, il a travaillé avec de très nombreuses
compagnies de danse et avec des théâtres. Le temps et la mémoire,
les mots, la poésie sont des thèmes récurrents de son
œuvre.
Martín Kovensky, né en 1958 à Buenos Aires, il s’installe en 1978 au Brésil où il expose ses premiers travaux. En 1980, il suit des cours au Art Students League de New York. De retour à Buenos Aires, il participe au mouvement culturel underground qui marque l’époque. Dans les années 90, il continue à réaliser des objets et des dessins et il met en forme la revue Página/30 qui explore la génération d’images digitales.
Ernesto Berra, né en 1947, est un artiste argentin informaliste qui a commencé ses recherches autour d'une esthétique du mur inspiré de Tápies. Il travaille le bois en l'enrichissant de tissus, de fils de fer, de plaques...créant une architecture toute personnelle.
Marta Inés Minujín, née en 1943. Cette artiste plasticienne s'est fait connaître à partir des années 60 pour ses oeuvres, ses installations et ses performances qui relèvent de l'art conceptuel, du Pop Art ou de l'art psychedélique.
Martín Kovensky, né en 1958 à Buenos Aires, il s’installe en 1978 au Brésil où il expose ses premiers travaux. En 1980, il suit des cours au Art Students League de New York. De retour à Buenos Aires, il participe au mouvement culturel underground qui marque l’époque. Dans les années 90, il continue à réaliser des objets et des dessins et il met en forme la revue Página/30 qui explore la génération d’images digitales.
Ernesto Berra, né en 1947, est un artiste argentin informaliste qui a commencé ses recherches autour d'une esthétique du mur inspiré de Tápies. Il travaille le bois en l'enrichissant de tissus, de fils de fer, de plaques...créant une architecture toute personnelle.
Marta Inés Minujín, née en 1943. Cette artiste plasticienne s'est fait connaître à partir des années 60 pour ses oeuvres, ses installations et ses performances qui relèvent de l'art conceptuel, du Pop Art ou de l'art psychedélique.
Par
ailleurs, l'art latino-américain a été un moyen de rendre compte
de la réalité du continent et un des espaces de l'expression
politique.
Au
XIXe siècle, des musées, des académies et des écoles d'art furent
fondées qui bientôt participent à la recherche identitaire des
nouvelles nations américaines.
Le
« costumbrismo » sera un des enjeux artistiques majeurs
du siècle dans les arts plastiques mais aussi en littérature. Amené
par les artistes étrangers qui découvraient le continent, adopté
par les artistes autochtones, le « costumbrismo »
inventorie toute une imagerie qui met en avant les coutumes, les
mœurs, les « types »...et un discours plastique
nationaliste qui va être relayé massivement par la lithographie et
la presse qui se développent.
Ainsi, la figure du « gaucho » devient un symbole d'identité dans l'Argentine de Juan Manuel de Rosas. Le peintre Prilidiano Pueyrredon (1823-1870) qui peint aussi les faubourg de Buenos Aires sera le premier à le mettre en scène dans ses tableaux. En Uruguay, le peintre Juan Manuel Blanes (1830-1901) sera appelé le « peintre de la patrie ».
Ainsi, la figure du « gaucho » devient un symbole d'identité dans l'Argentine de Juan Manuel de Rosas. Le peintre Prilidiano Pueyrredon (1823-1870) qui peint aussi les faubourg de Buenos Aires sera le premier à le mettre en scène dans ses tableaux. En Uruguay, le peintre Juan Manuel Blanes (1830-1901) sera appelé le « peintre de la patrie ».
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| Puyrredon |
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| Blanes |
Cette
imagerie est aussi véhiculée par la caricature qui a, en Amérique
Latine, une longue et vive histoire.
« Tout
passe et se transforme et les tableaux de vierges sont dépassés.
Une société nouvelle demande une nouvelle peinture » écrit
José Marti, grande figure du mouvements des Indépendances.
Dans
les premières décennies du XXe siècle, alors que l'on voit
fleurir, comme en Europe, nombre d'écoles, de manifestes, de revues,
cette recherche d'un art proprement latino-américain s'affirme
encore : Quinquela peint la ville de Buenos Aires ; Sergio
Guardera peint Quito; Au Brésil, Gilberto Freyre rédige en
1926 le Manifeste Régionaliste...
Mais
c'est surtout la Révolution mexicaine de 1910 et le Muralisme
mexicain qui s'en fait l'écho qui vont marquer un tournant dans
cette recherche.
« De
la même manière que l'Europe s'est unifiée autour de la culture
gréco-latine, l'Amérique peut réaliser son unité panaméricaine
autour de la magnifique culture indigène de son continent »
écrit Diego Rivera, en 1922, dans le Manifeste du Syndicat des
artistes révolutionnaires.
Les
autres grands peintres du Muralisme mexicain seront David Alfaro
Siqueiros et José Clemente Orozco.
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| Siqueiros |
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| Orozco |
De
nombreux artistes ont tenté de renouer avec le passé
préhispanique. Ainsi du peintre équatorien Camilo Egas (1889-1962)
dont les premières représentations d'amérindiens furent
considérées comme une provocation ou, plus proche de nous, les
recherches du Cubain De Armas sur la culture
des Tainos, premiers habitants de l'île vite disparus après la
Conquête. Mais, c'est le Mexicain Rufino Tamayo qui va
de manière magistrale réussir à allier la thématique indigéniste
et les nouveaux enjeux plastiques.
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| Egas |
Le
Cubain Wifredo Lam fera de même en intégrant aux expérimentations
formelles de l'abstraction les éléments africains de la culture
cubaine.
Ce
qui est mis en avant par ses artistes c'est le processus de métissage
dont est issue la culture du continent mais, ce qui est en jeu aussi,
depuis la révolution mexicaine, c'est la place qui est donnée aux
minorités raciales. L’œuvre
d'Eduardo Kingman (1913 - 1997) par exemple, constitue une
dénonciation de la condition du peuple indien d'Équateur.
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| Kingman |
Des
peintres comme Portinari ou Berni se sont distingués autant par leur
engagement que par leur œuvre. Oswaldo Guyasamin a peint la misère,
l'exploitation, l’oppression, la dictature et le racisme.
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| Berni |
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| Guayasamin |
L’œuvre
du peintre argentin Carlos Alonso est marquée par la violence de la
dictature. La trace de la violence politique apparaît souvent dans
les travaux de nombreux artistes qui veulent en donner témoignage ou
en garder la mémoire.
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| Alonso |
Et
les peintres uruguayens Nelson Román,
José Unda, Ramiro Jácome y Washington Iza qui formèrent le groupe
des “Cuatro Mosqueteros”, dans la mouvance de la peinture
néo-figuratives proposèrent des
tableaux d'une féroce ironie.
On peut ajouter à cette liste la série de tableaux réalisée par Fernando Botero sur la tristement célèbre prison de Bagdad, Abu Ghraib.
On peut ajouter à cette liste la série de tableaux réalisée par Fernando Botero sur la tristement célèbre prison de Bagdad, Abu Ghraib.
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| Botero |
Pour conclure, on peut dire que la dimension identitaire et critique de l'art latino-américain reste importante quand on voit comment s'est développé, ces dernières décennies, l'art chicano, cet art qui permet aux Latino-américains des États-Unis de garder des liens avec leurs racines et de donner leur point de vue sur la société nord-américaine.
On
trouve, bien entendu, un écho de cette thématique des arts
plastiques dans la production littéraire latino-américaine. Voici
quelques suggestions de lecture.
Dans
certains livres, l’œuvre d'art sert juste l'intrigue.
C'est
le cas dans El velázquez de París de
Carmen Boullosa qui retrace le périple
d'un tableau du grand peintre espagnol perdu dans l'incendie de
l'Alcazar de Madrid en 1734 : L'expulsion des
Morisques. C'est encore le cas dans El secreto de
los flamencos de Federico Andahazi, un thriller historique qui
se déroule à l'époque où les peintres florentins qui maîtrisent
le secret de la perspective sont en concurrence avec les peintres
flamands, maîtres de l'alchimie des pigments... Enfin,
dans le roman policier Paísaje de otoño (L'automne à
Cuba), Leonardo
Padura nous plonge dans une affaire de
trafic d’œuvres d'art.
Parfois,
le motif artistique est prétexte à jeu poétique, comme dans le
texte de Miguel de Francisco, El
enano y el trebol, où le narrateur
rencontre le nain peint par Velázquez. C'est aussi le cas
dans Salvatierra de Pedro
Mairal où une peinture monumentale et
mystérieuse devient l'occasion pour un fils de découvrir son père.
D'autres
auteurs s'arrêtent sur des personnalités de l'histoire de
l'art.
Ainsi, Carmen Boullosa, dans La virgen y el violín, retrace le destin exceptionnel de Sofonisba Anguissola (1523-1625), une femme peintre de la Renaissance. De même, Manuel Mujica Láinez, avec son long roman Bomarzo, nous plonge dans l'univers du condottierre italien Pier Francisco Orsini, créateur des célèbres et extravagants jardins de Bomarzo.
Ainsi, Carmen Boullosa, dans La virgen y el violín, retrace le destin exceptionnel de Sofonisba Anguissola (1523-1625), une femme peintre de la Renaissance. De même, Manuel Mujica Láinez, avec son long roman Bomarzo, nous plonge dans l'univers du condottierre italien Pier Francisco Orsini, créateur des célèbres et extravagants jardins de Bomarzo.
Dans Esto
no es una pipa, Saturno, Eduardo Halfon tente
de rendre compte de l’œuvre et de la vie du peintre Carlos Valenti
qui est considéré comme un des pionniers de l'art moderne au
Guatemala et qui se suicida à vingt-quatre ans. Edmundo
Paz Soldán, dans Norte, mêle
trois destins de Mexicains aux États-Unis ; parmi ceux-ci,
celui d'un artiste autodidacte, Martin Ramirez.
La
Mexicaine Elena Poniatowska évoque dans plusieurs livres des
peintres qui ont marqué la vie artistique de son pays. Ainsi, dans
son recueil de nouvelles Las
siete cabritas, on trouve Frida Kahlo
et María Izquierdo. Avec Cher Diego, Quiela t'embrasse, elle
met en lumière un épisode de la vie du grand Diego Rivera. Dans un
autre ouvrage, c'est à Miguel
Covarrubias, peintre et caricaturiste mexicain qu'elle rend
hommage. Elle a écrit, enfin, une
biographie de l'artiste surréaliste Leonora Carrington : Leonora.
Parfois,
c'est un moment particulier de la vie de ces personnalités
artistiques qui sont traités : Jorge
Marchant Lazcano dans La
joven de Blanco nous plonge dans les
péripéties romanesques du peintre James McNeill Whistler lors d'un
voyage à Valparaiso, en 1866 ; César Aira, avec Un
episodio en la vida del pintor viajero relate
les événements vécus, en Argentine, par le peintre
voyageur allemand Johann Moritz Rugendas.
D'autres
romans sont l'occasion d'une réflexion sur l'art. Ainsi, du livre de
Manuel Mújica Láinez, Un novelista en el Museo del Prado, où,
à l'occasion d'une visite du célèbre musée, les personnages des
peintures et les statues abandonnent leur toile et leur piédestal et
s'animent. Ainsi, encore, de celui de José Donoso, Lagartija
sin cola, où un artiste cherche à s'isoler du monde pour continuer
à créer. Dans son roman Estrella distante, Roberto Bolaño,
lui, explore les relations entre art et idéologie.
Il
faut citer encore La creacción de
Agustín Yáñez qui dresse un
portrait de la vie artistique mexicaine après la révolution.
Documents
à consulter
- Orígenes y la vanguardia cubana (México : Museo de arte moderno, 2000)
- El diario de Frida Kahlo: un íntimo aurretrato Ensayo y comentarios de Sarah M. Lowe (México : La Vaca Independiente, 2001)
- Botero en Buenos Aires : Abril-Mayo 1994/ Museo Nacional de Bellas Artes-Buenos Aires
- Gabriel Orozco en Villa Iris : Taller y exposición (Fundación Marcelino Botín, 2005)
- Torres-García: Utopía y trangresión de Mario H. Gradowczyk (Museo Torres García, 2007)
- Candido Portinari de Antonio Callado (Buenos Aires: Banco Velox, 1997)
- Lasar Segall: un expresionista brasileño (Buenos Aires : MALBA, 2002)
- Tarsila do Amaral de Aracy Amaral (Departamento de pomoçao cultural do Banco Velox, 1998)
- MATTA (Fundació Caixa Catalunya, 1999)
- La construcción de la mirada : XX años del Museo de Arte Moderno Jesús Soto (1973-1993) (Ciudad Bolívar: Fundación Museo de Arte Moderno Jesús Soto, 1993)
- Le parc lumière : obras cinéticas de Julio Le Parc (Daros-Latinoamericana, 2005)
- Claudio Bravo : Pinturas y Dibujos de Paul Bowles, Francisco Calvo Serraller et Eddward J. Sullivan (Lerner & Lerner, 2005)
- Carlos Cruz Diez y el arte cinético de Julio César Schara (México D.F. : Conaculta, 2001)
- Braun Vega (Exposition, Paris, Maison de l'Amérique latine, à partir du 24 mai 2002 ; Lima, Pontificia universidad catolica del Peru, 2002 / Somogy, 2002)
- Szyszlo : Travesía (Mariela Balbi edición - Universidad peruana de ciencias aplicadas, 2001)
- José Gurwich : un canto a la vida d'Alicia Haber (Mosca, 2000)
- María Izquierdo : una verdadera pasión por el color (México: Editorial Océano de México, 2002)
- Jorg Camacho. Vue imprenable . Confines lejanos d'Anne Tronche (Palantines, 2004)
- Antonio Segui: Obras gráficas (Buenos Aires: MAMba, 2001)
- Arte colombiano : 3500 años de historia. Dirección, diseño y edición Benjamín Villegas; Textos de Santiago Londoño Vélez (Bogota: Villegas, 2001)
- Historia del arte iberoamericano. Obra a cargo de Ramón Gutiérrez y Rodrigo Gutiérrez Viñuales (Madrid : Lunwerg, 2000)
- Revelaciones : Las artes en América Latina, 1492-1820 Compilado por Joseph J. Rishel ( México: Fondo de Cultural Economícam 2007)
- Arte Latinoamericano del siglo XX Edición de Edward J. Sullivan (Nerea, 1996)
- Pintura mural prehispánica de Beatriz de la Fuente (Lundwerg, 1999)
- Elogio del cuerpo mesoamericano (Artes de México N°69)
- Museo Nacional de Antropología : México (Turner, 2004)
- Escultura Tolteca de Xavier Noguez (México D.F. : Conaculta, 1998)
- Universo escultórico mesoamericano de Ana Ortega (México D.F. : Conaculta, 1996)
- Cuerpo y cosmos : Arte escultórico del México precolombino (Barcelona : Lunwerg, 2004)
- Perú indígena y virreinal (Barcelona. Museu Nacional de Catalunya (MNAC). Mayo-Agosto 2004 / Madrid. Biblioteca Nacional. Octubre2004-Enero 2005 / Museo Nacional de Virreinato. Tepotzotlán : La vida y la obra en la Nueva España / Washington D.C. (EE.UU). National Geographic Museum at Explorers Hall. Febrero-Junio 2005/ Madrid : SEACEX Sociedad estatal para la acción cultural exterior, 2004)
- Corpus aureum : escultura religiosa de Alfonso Alfaro y María del Consuelo Maquívar (México: Artes de México, 1995)
- El arte Namban en el México virreinal de Rodrigo Rivero Lake (Turner, 2005)
- El noble arte de la pintura : Venezuela 1700-1810 (Fundación Banco Mercantil, 2007)
- Museo de arte del estado de Veracruz (México : Fomento cultural Banamex, 2001)
- Pintura argentina : Panorama del periodo 1810-2000. Impresionismo y paisaje de Santiago Kovadloff, Sylvia Iparraguirre y Diana B. Wescsler (Buenos Aires : Banco Velox, 2001)
- Arte Moderno de México : 1900-1950 de Luis-Martín Lozano (México: Antiguo Colegio de San Ildefonso, 2000)
- Hacia Tamayo de Damián Bayón (México : Fondo de Cultura Económica, 1995)
- Wilfredo Lam en las colecciones cubanas de José Manuel Noceda (Centro de Arte contemporáneo Wilfredo Lam, 2002)
- Introducción al arte naïf guatemalteco : Descubramos la pintura maya contemporánea de Guatemala (Guatemala: Bancafe, 2000)
- La vanguardia informalista : Buenos Aires 1957-1965. Informalismo, arte destructivo, arte cosa de Jorge López Anaya (Buenos Aires: Edición Alberto Sendrós, 2003)
- Francisco Toledo de Julian Pablo (Conaculta-fonca, 1999) (DVD)
- Héctor Ragni : 1897-1952 (Museo Eduardo Sivori)
- Omar Rayo : homenaje. Textos de William Ospina (Bogota : Villegas, 2006)
- Homenaje : Negret escultor. Dirección, diseño y edición Benjamín Villegas, Textos Carlos Jiménez (Bogotá: Villegas, 2004)
- Melé de Gabriela Siracusano (Fundación Mundo Nuevo)
- Generación del 68 : Entre la agonía y la fiesta de la modernidad. Investigación y textos Alfonso Castrillón (Lima: Instituto cultural peruano norteamericano, 2003)
- Gonzalo Endara Crow (Foro de arte Exedra, 1989)
- Alberto Heredia : Retrospectiva (Buenos Aires : Museo de arte moderno, 1998)
- Adolfo Nigro en el umbral de la imágen: Objetos y collages (Museo municipal de Bellas Artes Juan B. Cartagnino/ Buenos Aires: La marca editora, 2003)
- Kenneth Kemble : la gran ruptura, 1956-1963
- Kovensky 4.0 (Buenos Aires : La marca editora, 1999)
- Arte cubano : más allá del papel de Llilian Llanes y Antonio Zaya (Madrid : Turner libros, 1999)
- Ernesto Berra (Córdoba: Vía Margutta, 2004)
- Marta Minujin par Romero Brest (Edición Edgardo Giménez)
- Imaginarios prehispánicos en el arte urugayo : 1870-1970 (Montevideo : Fundación MAPI, 2006)
- Los Independientes : distancias y antagonismos en la plástica peruana de los años 37 al 47 de Alfonso Castrillón (Lima: Instituto cultural peruano norteamericano, 2001)
- Entre el silencio y la violencia : Arte contemporáneo argentino (Buenos Aires : arteBA fundación, 2004)
- Regreso : Arte latinoamericano y memoria (Madrid : Casa de América, 2009)
- Contemporary chicana and chicano art (2 Volumes) (Bilingual Press, 2002)
- Juan Manuel Blanes : La Nación naciente 1830-1901 (Montevideo: Museo municipal de Bellas Artes Juan Manuel Blanes, 2002)
- Prilidiano Pueyrredon. Ensayo histórico Félix Luna, estudios críticos Roberto Amigo y Laura Giunta (Buenos Aires: Banco Velox, 1999)
- Camilo Egas (Quito : Banco central del Ecuador, 2003)
- Los murales de Diego Rivera : Universidad autónoma Chapingo de Raquel Tibol (Chapingo : Universidad autónoma Chapingo, 2002)
- David Alfaro Siqueiros : pintura mural de Antonio Rodríguez (México: Banco Nacional de Comercio Exterior, 1992)
- Gabriel Orozco (Madrid : Centro Nacional de Arte Reina Sofía, 2005)
- Quinquela de Ignacio Gutiérrez Zaldívar (Zurbarán ediciones, 2000)
- Pintura argentina. Panorama del período 1810-2000 : Antonio Berni (Buenos Aires : Banco Velox, 2001)
- Guayasamin, la obra...(Cordoba : Obra social y cultural de Caja Sur, 2000)
- Eduardo Kingman de Hernán Rodríguez Castelo (La manzana verde, 1985)
- De Armas de Santi Zagarra (Zarafa film) (DVD)
- Elena Izcue : el arte precolombino en la vida moderna de Natalia Majluf y Luis Eduardo Wuffarden (Lima : Ediciones del umbral, 1999)
- Ana Mercedes Hoyos (Villegas, 2001)
- Iza, Jácome, Román, Unda : los cuatro mosqueteros de Hernán Rodríguez Castelo y Ramiro Jácome Durango (Quito: Fundación cultural Exedra, 1993)
- Botero : Abu Ghraib; El circo (Valencia : IVAM, 2008)
- Carlos Alonso: (auto)biografía en imágenes (Buenos Aires: Ro, 2003)
- Uriburu: Utopías del sur de Pierre Restany (Electa, 2001)
- La historia de un país en caricatura. Caricatura mexicana de combate: 1826-1872 de Rafael Barajas (México D.F. : Conaculta, 2000)
- Humorismo gráfico iberoamericano de Miguel Roja (Buenos Aires : Prometeo Libros, 2006)
- La virgen y el violín de Carmen Boullosa (Madrid : Siruela, 2008)
- El velázquez de París de Carmen Boullosa (Madrid : Siruela, 2007)
- El enano y el trebol de Miguel de Francisco (Paris : L'harmattan, 2005) (Edition bilingue)
- La joven de Blanco de Jorge Marchant Lazcano (Santiago de Chile : Alfaguara, 2004)
- Salvatierra de Pedro Mairal (El aleph, 2010)
- Un novelista en el Museo del Prado de Manuel Mújica Láinez (Barcelona : La otra orilla, 2007)
- Bomarzo de Manuel Mújica Láinez (Editorial Seix Barral, 1983)
- Lagartija sin cola de José Donoso (Madrid : Santillana de ediciones, 2007)
- Estrella distante de Roberto Bolaño (Madrid : Anagrama, 1996)
- Esto no es una pipa, Saturno de Eduardo Halfon (Guatemala : Santillana, 2003)
- Norte de Edmundo Paz Soldán (Editorial Grijalbo Mondadori, 2011)
- Paísaje de otoño de Leonardo Padura Fuentes (Barcelona : Tusquets ediciones, 1998)
- Un episodio en la vida del pintor viajero de César Aira (Santiago de Chile:LOM, 2002)
- El secreto de los flamencos de Federico Andahazi (Barcleona : Destino, 2007)
- Las siete cabritas d'Elena Poniatowska (Txalaparta, 2001)
- Querido Diego, te abraza Quiela de Elena Poniatowska (México D.F., Ediciones Era,2003)
- Miguel Covarrubias. Vida y mundos d'Elena Poniatowska (México D.F., Ediciones Era, 2004)
- Leonora d'Elena Poniatowska (Editorial Seix Barral, 2001)






























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