DOSSIER : Écrire son pays, son territoire

Fragment de la Bataille de Boyaca. Martin Tovar y Tovar (1827 - 1902)


Nombreux sont les auteurs d'Amérique latine qui, dans leurs œuvres, racontent leur pays ou leur continent. Des récits qui touchent autant à l'histoire qu'à la recherche identitaire, à l'observation sociale qu'à la critique politique.

Parmi ceux qui se montrent les plus constants à explorer les dimensions historiques, symboliques et sociales de leur territoire, il faut citer Carlos Fuentes (1928-2012) dont toute l’œuvre est imprégnée d'une méditation profonde sur le Mexique. Son premier roman, publié en 1958, La plus limpide région (La región más transparente) offrait déjà une fresque fragmentée de la société mexicaine de son temps ; Los años con Laura Díaz, publié en français sous le titre  Laura Díaz, offre, lui, le récit de la vie d'une femme qui traverse tout le XXe siècle. Dans La voluntad y la fortuna (La volonté et la fortune), ce sera à travers le récit d'une amitié entre deux hommes que l'auteur dépeindra la richesse culturelle et les vicissitudes de son pays.
Carlos Fuentes, dans ses livres, fait œuvre d'historien et d'essayiste tout autant que de conteur pour tenter de rendre compte de l'identité du Mexique. Un travail que collecte un ouvrage tel que Los cinco soles de Mexico (Les cinq soleils du Mexique) où il reprend des fragments de ses livres antérieurs pour raconter les mythes fondateurs, les moments-clefs, l'élaboration culturelle de son pays.

Les territoires propres explorés par les auteurs peuvent être leur pays mais aussi d'autres aires géographiques qui dépassent leurs frontières. C'est le cas pour le Cubain Alejo Carpentier à qui on doit un essai qui rend hommage à La Havane, La ciudad des las columnas, mais aussi des romans historiques qui abordent des territoires plus vastes : les Caraïbes ou le continent tout entier. Ainsi, son livre Le partage des eaux (Los pasos perdidos), inspiré d'un séjour qu'il fit au Venezuela, est un récit de voyage où la localisation particulière s'efface pour devenir un récit de voyage à travers une Amérique latine archétypale. Gabriel García Márquez utilisera le même procédé dans son roman Cent ans de solitude (Cien años de soledad), un roman total qui raconte, à l'échelle d'un village caraïbe, la réalité et l'histoire du continent latino-américain tout entier.

Faire tenir dans un espace symbolique comme celui d'un ouvrage littéraire la réalité et l'histoire complexe de son pays est aussi l'enjeu du roman Casa de campo du Chilien José Donoso. Un roman comme une allégorie politique de la dictature où les personnages sont autant de symboles des différentes classes sociales en jeu dans ce système répressif : l'oligarchie, les classes moyennes, le prolétariat et les Forces armées. On retrouve la même démarche symbolique dans El fin de la locura de Jorge Volpi où le personnage principal, Aníbal Quevedo, résume la figure du révolutionnaire qui a marqué le dernier siècle du continent et d'ailleurs... et interroge la faillite des utopies.

Certains auteurs s'attachent à élaborer des fresques historiques. Ainsi, le premier roman de l'écrivain paraguayen Augusto Roa Bastos, Hijo de hombre (Fils d'homme), publié en 1960, retrace l'histoire sociale et politique de son pays dans les premières années du XXe siècle, marquée par les révolutions et la Guerre du Chaco (1932-1935), pour raconter la résistance à l'oppression.

Dans certains ouvrages, c'est la ville qui est utilisée pour raconter l'histoire nationale. C'est le cas, par exemple, dans Y retiemble en sus centros la tierra de Gonzalo Celorio dont le personnage principal, un universitaire, parcourt le centre historique de Mexico évoquant les moments clefs de l'histoire politique et culturelle de son pays : l'ancienne capitale aztèque, la capitale de la Nouvelle Espagne, la mégapole actuelle... Le destin du personnage se mêle à celui de la ville et de la nation et se conclue sur une mort tragique au pied du drapeau pour dénoncer l'hypocrisie culturelle de ceux qui se veulent patriotes et ne défendent en rien les richesses culturelles de leur pays.

L'écriture du territoire propre passe, pour nombre d'auteurs latino-américains, par l'élaboration de vastes fresques historiques qui explorent le passé et donnent des clefs pour comprendre l'élaboration d'une identité culturelle.

Ce travail qui touche à l'essai autant qu'à la fiction est illustré par deux œuvres majeures de la littérature latino-américaine : Le siècle des Lumières (El siglo de las Luces) du Cubain Alejo Carpentier et El naranjo (L'oranger) du Mexicain Carlos Fuentes.
Publié en 1962, Le siècle des Lumières revient sur l'écho que trouvèrent, dans les Caraïbes et dans toute l'Amérique espagnole, les idées émancipatrices de la Révolution française qui seront le ferment des futures guerres d'indépendance.
Publié en 1993, L'oranger est un recueil de cinq nouvelles dont le fil conducteur symbolique est cet arbre oriental parvenu en Amérique via l'Europe : l'histoire même du métissage culturel du continent.
On retrouve cette exploration de l'origine métisse de l'identité culturelle chez des auteurs d'aujourd'hui comme la Nicaraguayenne Rosario Aguilar qui, dans son roman La petite fille et les oiseaux, fait revivre quelques femmes qui partagèrent la vie des premiers conquérants de l'Amérique centrale : Doña Luisa, la princesse indienne offerte à Pedro de Alvarado ; Isabel de Bobadilla, la femme du fondateur de la ville de Panama ; sa fille, María de Peñalosa qui sera fiancée à Vasco Núñez de Balboa...

Il existe dans la littérature latino-américaine une multitude de livres qui permettent de revenir sur des étapes cruciales de l'histoire du continent.
Ainsi, la Portoricaine Rosario Ferré, dans Vecindarios excéntricos, offre une série de récits qui raconte la fin de la société coloniale. De son côté le Mexicain Gonzalo Celorio, avec son roman Tres lindas cubanas qui relève autant de l'histoire que du récit de voyage, offre une saga familiale et un témoignage sur la société cubaine.
Dans La montaña es algo más que una inmensa estepa verde, Omar Cabezas Lacayo s'inspirant de ses propres engagements raconte la révolution sandiniste du Nicaragua, une des révolutions les plus importantes du continent au XXe siècle. Une révolution sur laquelle revient aussi Gioconda Belli dans son autobiographie : Le pays que j'ai dans la peau (El país bajo mi piel). De même, le Chilien Fernando Alegría revient sur des événements dont il fut témoin, l'élection d'un candidat du Front Populaire en 1938, dans son livre Mañana los Guerreros.
Il faut, dans une telle série thématique, mentionner le roman historique Noticias del Imperio (Des nouvelles de l'Empire) de l'écrivain mexicain Fernando del Paso qui revient sur l'intervention française au Mexique : En 1861, Napoléon III, avec la bénédiction du pape, se lance dans l'entreprise d'établir un empire latin et catholique au Mexique, un empire qui contrebalancerait le pouvoir grandissant des Américains. La couronne est offerte à Maximilien de Habsbourg, frère de l'empereur d'Autriche. En 1861, la République mexicaine indépendante a pour président le libéral Benito Juarez, d'origine zapotèque. C'est cette entreprise hasardeuse et qui termina si mal que narre ce livre monumental, baroque... et documenté. L'auteur déroule devant nous avec sarcasme et érudition, tous les dessous de cette grande affaire : le luxe ostentatoire de Maximilien, ses erreurs politiques, l'abandon de Napoléon III, les réflexions politiques de Juarez, l'opinion de la rue, les faits d'armes et les trahisons et, surtout, la voix de l'impératrice Charlotte, devenue folle en tentant de sauver son époux.

Les régimes dictatoriaux qui ont régi longtemps de nombreux pays du continent constituent un traumatisme historique dont la littérature se fait amplement l'écho. Ainsi, le dominicain Marcio Veloz Maggiolo, dans La biografía difusa de Sombra Castañeda recrée la dictature de Trujillo. De même, le Chilien Fernando Jerez, dans El himno nacional revient sur la violence d’État mise en place durant dix-sept ans par Pinochet. Et, si l'on veut s'arrêter sur la figure du dictateur qui a marqué autant l'histoire que la littérature d'Amérique latine, on se doit de mentionner le roman El recurso del método (Le recours de la méthode) d'Alejo Carpentier où l'écrivain cubain en dresse un portrait charge.

Écrire le territoire, pour les auteurs latino-américains, c'est aussi se livrer à une peinture de la société. La littérature prend alors valeur de témoignage voire de dénonciation.

Ainsi, avec son recueil de récits intitulé La frontière de verre (La frontera de cristal) de Carlos Fuentes met en scène des personnages – homme d'affaires, ouvrières des usines de sous-traitance ou migrants clandestins – dont le destin se joue sur la frontière qui sépare le Mexique des États-Unis.
De son côté, dans Salida de emergencia, Fabricio Mejía Madrid rassemble une série de chroniques écrites sur une dizaine d'années, à partir de 1990, fruit de ses déplacements à travers le Mexique. Il y rend compte d'un pays en pleine mutation socio-économique où les inégalités et les violences se sont accentuées, l'immigration vers les États-Unis restant la seule issue de secours.
Parfois, c'est par le biais d'une série de nouvelles que l'auteur décide de dépeindre la société comme le fait le Chilien Roberto Fuentes qui écrit son Santiago, celui des gens sans noms, celui des minettes, des branlettes et des gens biens, dans son recueil Está mala la cosa afuera. Ou, comme le fait aussi, l'Argentin Juan Martini, qui, lui, s'attache à dépeindre le monde marginal de Buenos Aires dans son recueil Puerto Apache.

On trouve dans la littérature d'Amérique latine de nombreux échos de la violence des sociétés dans lesquelles vivent les auteurs. C'est le cas par exemple quand Rodrigo Rey Rosa rend compte de la violence au Guatemala dans son roman Noche de Piedras : le mal y surgit des paroles d'un ami qui trahit, du mensonge d'une mère, du machisme, du combat pour la survie...le Guatemala est un des pays les plus violents du monde ; En 2017, on comptait une moyenne de treize assassinats pour 100 000 habitants.
Certains auteurs interrogent les solutions choisies pour résoudre les problèmes tels que ceux de l'intégration des populations indigènes dans une société qui se veut en progrès. C'est ce que fait le Guatémaltèque Mario Monteforte Toledo dans son roman Entre la piedra y la cruz où le personnage principal, Lu Matzar, le garçon indien, devient le centre des événements historiques.

Dans certains ouvrages la peinture sociale peut être très dure. C'est le cas, par exemple, de la Trilogía sucia de La Habana de Pedro Juan Gutiérrez, un livre qui rassemble trois récits - Anclado en tierra de nadieNada que hacer y Sabor a mí – et qui, dans la lignée d'un Bukowski, aborde les aspects les plus inavouables de la capitale cubaine : Sexe, faim et politique.
C'est le cas davantage encore du roman La crítica de las armas (2003) de l'Argentin José Pablo Feinmann. Un roman qui construit une critique radicale de son pays en pleine crise économique : Pablo Epstein, le jour de la fête des mères, rend visite à la sienne dans le service de gériatrie ; l'occasion d'un féroce règlement de compte avec elle mais aussi avec la mère patrie.
C'est le cas encore du roman El asco (Le dégoût) de Horacio Castellanos Moya où le personnage principal, dans un monologue impitoyable et proche du délire, dit toute sa haine pour son pays, El Salvador : «  Je dois te confier ce que je pense de tout ce tas d'immondices. La meilleure idée que j'aie eue, ça a été de me tirer de ce cloaque. Ce pays est une hallucination, Moya. Ce pays n'existe que par ses crimes... »
Cette critique sociale se double souvent d'une critique politique. Ainsi, dans son roman El rencor, Fabricio Mejía Madrid traite du pouvoir politique au Mexique durant les années du PRI (Partido Revolucionario Institucional). Un roman qui met en scène un homme politique insignifiant et fanfaron chargé de retrouver une personnalité marquante du parti unique qui gouverne le Mexique. Cette personnalité résume à elle seule toutes les étapes de ce parti depuis sa fondation en 1929... et en dénonce la corruption.
Même critique chez un autre Mexicain, Carlos Fuentes, dans Le Siège de l'Aigle (La silla del águila) qui nous entraîne vers le futur pour découvrir les coulisses de la vie politique de son pays.
Ailleurs, la critique est tout aussi acerbe. Ainsi, Edmundo Paz Soldán dans son roman Palacio Quemado propose une intrigue centrée sur un conseiller du président bolivien, un personnage qui illustre l'amoralité du monde politique. Le roman, qui peut se lire comme un roman à clefs, invite à une réflexion sur le pouvoir. De même, Mario Vargas Llosa, dans un de ses romans les plus illustres, Conversación en la Catedral, dresse un tableau de la société péruvienne durant et juste après la dictature d'Odria pour en constater la profonde corruption. Une citation de Balzac ouvre le livre : « Il faut avoir fouillé toute la vie sociale pour être un vrai romancier, vu que le roman est l'histoire privée des nations ».

Dénonciation de la corruption, de la violence politique et des dysfonctionnement de l’État, cette écriture de la nation apparaît souvent comme une caisse de résonance des problèmes actuels. C'est en tout cas ce que se propose le Colombien Santiago Gamboa avec Perder es cuestión de método ; un livre qui est tout à la fois un roman noir, un roman d'aventure et une critique sociale et qui, s'il raconte la Colombie minée par la violence et la corruption, raconte aussi le monde contemporain.
C'est aussi ce que se propose Carlos Fuentes dans son essai Le miroir enterré (El espejo enterrado) publié à l'occasion du cinquième centenaire de la Découverte, un essai où il nous donne une magistrale leçon d'histoire qui nous mène des origines de la péninsule ibérique à aujourd'hui. On y rencontre les grandes personnalités de la culture hispanique et américaine : Alfonse X de Castille dit le Sage, Colomb, Cortés, Pizarro, Moctezuma, Cervantès, Goya... présentés dans le contexte des débats d'idées et des mouvements culturels de leur temps. Et, on en vient, au fil des pages, à voir comment se joue dans cet espace nouveau, issu de la rencontre de deux mondes, les questions universelles des tensions entre l'impérialisme et ses périphéries, entre le centralisme et le régionalisme ou, encore, entre le despotisme et la liberté. Les interrogations qu'on y trouve sur l'utopie, la religion ou le pouvoir permettent de penser notre temps.

L'écriture du territoire s'accompagne souvent d'une recherche identitaire. Les auteurs puisent alors aux sources mythiques des récits nationaux pour les confirmer ou les déconstruire.

Ainsi, Señales que precederán al fin del mundo de Yuri Herrera propose une relecture du Mexique à travers les récits légendaires tirés des cultures précolombiennes. Construit sur neuf journées qui sont autant d'étapes initiatiques, le récit met en scène une jeune femme, Makina, partie à la recherche de son frère. Une quête qui est autant réelle que mythique et qui est aussi une quête de soi.

Au contraire, d'autres auteurs choisissent de critiquer la mythologie nationale. C'est le cas, par exemple du Mexicain Juan Villoro avec son roman El testigo où le personnage principal, Julio Valdivio, un intellectuel qui a émigré en Europe revient dans son pays alors que le PRI (Partido Revolucionario Institucional) vient de perdre enfin les élections. Ce retour permet une relecture de l'Histoire et propose de revisiter les mythes de la culture mexicaine tout en mettant en scène la dimension médiatique du monde contemporain.

Certains écrivains poussent encore plus loin la critique... jusqu'à la satire ! C'est ainsi que le Guatémaltèque Arturo Arias offre, avec Jaguar en llamas, un roman historique qui parodie l'histoire officielle de son pays. On retrouve la même volonté parodique dans Los pasos de López (Les conspirateurs) du Mexicain Jorge Ibargüengoitia qui, tout en racontant les prouesses des insurgés, démonte les clichés de la geste indépendantiste nationale.

Il faut ajouter à cette liste un des plus grands romans de la littérature d'Amérique latine : Le royaume de ce monde (El reino de este mundo) d'Alejo Carpentier. Dans ce roman où l'écrivain cubain, inspiré par les nouvelles expérimentations formelles des surréalistes, met en œuvre, pour la première fois, sa notion de « Réel merveilleux », il s'agit de rendre compte de la réalité historique et culturelle d'une île caraïbe : Haïti. Roman historique, il couvre une période qui va de la seconde moitié du XVIIIe siècle au début du XIXe siècle : la révolte des esclaves qui eut à sa tête un nègre marron nommé Mackandal, la guerre d'Indépendance, le royaume d'Henri Christophe... mais l'Histoire est, ici, revisitée car elle se déploie à partir de la vision des esclaves eux-mêmes et à partir du potentiel poétique des croyances africaines. C'est un roman qui propose une magistrale réflexion décentrée sur l'Histoire.

Il faut ajouter, enfin, une œuvre marquante de la littérature mexicaine qui traite de l'époque révolutionnaire : Al filo del agua d'Agustín Yáñez. En effet, s'il existe de nombreux romans qui ont célébré et raconté la Révolution mexicaine, celui d'Agustín Yáñez, publié en 1947, est le premier a tenter de rendre compte des résistances rencontrées par la volonté politique d'émancipation : les coutumes, la religion et l'ignorance qui pèsent sur les mentalités.

Au-delà de la recherche identitaire collective, écrire son territoire ou son pays peut relever d'une recherche identitaire plus personnelle.

C'est ainsi, en tout cas, que l'on peut comprendre les romans écrits sur leur pays par les auteurs qui ont du s'exiler. On doit, par exemple, à la Chilienne Isabel Allende, exilée aux États-Unis après le coup d'état qui renversa le président Salvador Allende, son parent, un roman au titre évocateur : Mi país inventado... mon pays inventé. Un livre de mémoires où elle mêle les événements réels de sa vie et de son pays à des épisodes fabuleux. Comme elle l'explique elle même, le Chili est le territoire de sa nostalgie.
Le Cubain Pablo Armando Fernández publie en 1963, alors qu'a pris fin son exil aux États-Unis, le roman Los niños se despiden; Un roman où il célèbre la magie de son île.
On doit, à un autre Cubain, Eliseo Alberto, lui aussi exilé, un ouvrage qui est une célébration de son pays, Dos cubalibres; un livre, entre essai et chronique, où apparaissent les grands noms de la culture cubaine et latino-américaine : José Lezama Lima, Reinaldo Arenas, Gabriel García Márquez... Un livre dont le préambule déclare : « J'ai toujours été disposé à proclamer publiquement cet unique péché : personne n'aime Cuba autant que moi ».
Enfin, il faut citer le célèbre Mea Cuba de Guillermo Cabrera Infante qui rassemble des articles parus entre les années 1960 et 1990 et qui permet de suivre le parcours politique et intime de l'écrivain cubain qui, après avoir participé à la Révolution cubaine, devint, peu à peu, un dissident du régime et finit par s'exiler en 1965.

L'évocation du pays peut être liée à une évocation d'une époque qui, pour l'auteur, est constitutive de son parcours de vie. C'est le cas, par exemple, dans le roman No me esperen en abril ( Ne m'attendez pas en avril ) du Péruvien Alfredo Bryce Echenique où les anecdotes de la vie du personnage principal, alter ego de l'auteur, se mêlent à la peinture sociale du pays et de l'oligarchie de Lima dans les années 1950. C'est le cas aussi avec le roman Rumbo al sur deseando el norte dans lequel le Chilien Ariel Dorfman, partant de l'épisode traumatique du coup d’État du 11 septembre 1973 où il aurait pu perdre la vie, reconstitue son destin marqué par l'exil et les luttes politiques. C'est le cas, enfin, dans le livre du Cubain Guillermo Cabrera Infante, La Habana para un Infante difunto; Un livre de mémoires intimes où l'écrivain évoque ses jeunes années dans la capitale de l'île.

L'histoire nationale est aussi une histoire qui impacte sur le devenir individuel. C'est ce que montre le livre El material humano où le Guatémaltèque Rodrigo Rey Rosa choisit la forme du journal pour un roman qui dessine une fresque tout autant historique qu'intime de la violence d’État dans son pays.

Documents à consulter

En espagnol

  • La región más transparente de Carlos Fuentes (Ediciones Catedra, 1999)
  • Los años con Laura Díaz de Carlos Fuentes (Suma de Letras, 2004)
  • La voluntad y la fortuna de Carlos Fuentes (Santillana Ediciones Generales, 2008)
  • Los cinco soles de Mexico de Carlos Fuentes (Seix Barral, 2002)
  • La ciudad de las columnas d'Alejo Carpentier (Espasa-Calpe, 2004)
  • Los pasos perdidos d'Alejo Carpentier In Obras completas. Volumen 2(Siglo veintiuno, 2004)
  • Cien años de soledad de Gabriel García Márquez (Catedra, 2004)
  • Casa de campo de José Donoso (Alfagurara)
  • El fin de la locura de Jorge Volpi (Seix Barral, 2004)
  • Hijo de hombre de Augusto Roa Bastos (Santillana, 1997)
  • Y retiemble en sus centros la tierra de Gonzalo Celorio (Tusquets, 1999)
  • El siglo de las Luces de Alejo Carpentier (Fundación CELARG. Caracas, 2005)
  • El naranjo de Carlos Fuentes (Santillana, 2003)
  • Vecindarios excéntricos de Rosario Ferré (Ediciones Destino, 1999)
  • Tres lindas cubanas de Gonzalo Celorio (Tusquets, 2006)
  • La montaña es algo más que una inmensa estepa verde de Omar Cabezas Lacayo (Txalaparta, 1999)
  • El país bajo mi piel de Gioconda Belli (Txalaparta, 2005)
  • Mañana los Guerreros de Fernando Alegría (Editorial Lom. Santiago de Chile, 1997)
  • Noticias del Imperio de Fernando del Paso (Fondo de Cultura Economica. Mexico , 2000)
  • La biografía difusa de Sombra Castañeda de Marcio Veloz Maggiolo (Ediciones Siruela, 2005)
  • El himno nacional de Fernando Jerez (Editorial Lom. Santiago de Chile , 2001)
  • El recurso del método de Alejo Carpentier In Obras completas . Volumen 6. ( Siglo veintiuno, 1998)
  • La frontera de cristal de Carlos Fuentes (Alfaguara, 2003)
  • Salida de emergencia de Fabricio Mejía Madrid (Random House Mondadori, 2007) 
  • Está mala la cosa afuera de Roberto Fuentes (Cuarto Propio. Santiago de Chile | 2002)
  • Puerto Apache de Juan Martini (Sudamericana. Buenos Aires, 2002 )
  • Noche de Piedras de Rodrigo Rey Rosa (Ediciones del Pensativo. Guatemala | 2002)
  • Entre la piedra y la cruz de Mario Monteforte Toledo (Piedra Santa. Guatemala | 2002)
  • Trilogía sucia de La Habana de Pedro Juan Gutiérrez (Anagrama, 1998)
  • La crítica de las armas de José Pablo Feinmann (Grupo editorial Norma, 2003)
  • El asco de Horacio Castellanos Moya ( Tusquets editores, 2007)
  • El rencor de Fabricio Mejía Madrid (Editorial Planeta Mexicana, 2006)
  • La silla del águila de Carlos Fuentes (Santillana Ediciones Generales, 2003)
  • Palacio Quemado de Edmundo Paz Soldán (Santilla Ediciones Generales, 2007)
  • Conversación en la Catedral de Mario Vargas Llosa (Alfaguara, 2003)
  • Perder es cuestión de método de Santiago Gamboa (Grupo Editorial Random House Mondadori, 1997)
  • Señales que precederán al fin del mundo de Yuri Herrera (Periferica. Caceres, 2010)
  • El testigo de Juan Villoro (Anagrama, 2004)
  • Jaguar en llamas de Arturo Arias (Librerías Artemis Edinter, 2002)
  • Los pasos de López de Jorge Ibargüengoitia (Joaquin Mortiz. México D.F., 2001)
  • El reino de este mundo de Alejo Carpentier In Obras completas. Volumen 2 (Siglo veintiuno, 2004)
  • Al filo del agua d'Agustín Yáñez (ALLCA XX / Ediciones Unesco. Madrid, 1997)
  • Mi país inventado de Isabel Allende (Debolsillo, 2003)
  • Los niños se despiden de Pablo Armando Fernández (México, Fondo de Cultura Económica, 2002)
  • Dos cubalibres de Eliseo Alberto (Ediciones Peninsula. Barcelona , 2004)
  • Mea Cuba de Guillermo Cabrera Infante (Santillana Ediciones Generales, 1999)
  • No me esperen en abril de Alfredo Bryce Echenique (Anagrama, 2002)
  • Rumbo al sur deseando el norte de Ariel Dorfman (Editorial Planeta, 2003)
  • La Habana para un Infante difunto de Guillermo Cabrera Infante (Seix Barral, 2000)
  • El material humano de Rodrigo Rey Rosa (Penguin Random House Grupo Editorial. Barcelona , 2017)

En français

  • La plus limpide région de Carlos Fuentes (Gallimard, 1982)
  • Laura Díaz de Carlos Fuentes (Gallimard, 2001)
  • La volonté et la fortune de Carlos Fuentes (Paris, Gallimard, 2013)
  • Le partage des eaux d'Alejo Carpentier (Paris, Gallimard, 1976)
  • Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez (Seuil, 1995)
  • Fils d'homme d'Augusto Roa Bastos (Seuil, 1995)
  • Le siècle des Lumières d'Alejo Carpentier (Gallimard, 1977)
  • L'oranger de Carlos Fuentes (Paris, Gallimard, 1995)
  • La petite fille et les oiseaux de Rosario Aguilar (Indigo & Côté-femmes, 2001)
  • Le pays que j'ai dans la peau de Gioconda Belli (Bibliophane. Paris, 2003)
  • Des nouvelles de l'Empire de Fernando del Paso (Fayard, 1990)
  • Le recours de la méthode d'Alejo Carpentier (Gallimard, 1998)
  • La frontière de verre de Carlos Fuentes (Gallimard, 1999)
  • Le dégoût de Horacio Castellanos Moya (Les Allusifs, 2003)
  • Le Siège de l'Aigle de Carlos Fuentes (Gallimard, 1999)
  • Le miroir enterré de Carlos Fuentes (Gallimard, 1994)
  • Les conspirateurs de Jorge Ibargüengoitia (Albin Michel, 2005)
  • Le royaume de ce monde d'Alejo Carpentier (Gallimard, 1980)
  • Ne m'attendez pas en avril de Alfredo Bryce Echenique (Métailié, 1997)


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