| Fragment de la Bataille de Boyaca. Martin Tovar y Tovar (1827 - 1902) |
Nombreux
sont les auteurs d'Amérique latine qui, dans leurs œuvres,
racontent leur pays ou leur continent. Des récits qui touchent
autant à l'histoire qu'à la recherche identitaire, à l'observation
sociale qu'à la critique politique.
Parmi
ceux qui se montrent les plus constants à explorer les dimensions
historiques, symboliques et sociales de leur territoire, il faut
citer Carlos Fuentes (1928-2012) dont toute l’œuvre est imprégnée
d'une méditation profonde sur le Mexique. Son premier roman, publié
en 1958, La plus limpide
région (La región
más transparente) offrait déjà
une fresque fragmentée de la société mexicaine de son
temps ; Los años con Laura Díaz, publié en
français sous le titre Laura Díaz, offre,
lui, le récit de la vie d'une femme qui traverse tout le XXe siècle.
Dans La voluntad y la fortuna (La
volonté et la fortune), ce sera à travers le récit d'une
amitié entre deux hommes que l'auteur dépeindra la richesse
culturelle et les vicissitudes de son pays.
Carlos
Fuentes, dans ses livres, fait œuvre d'historien et d'essayiste tout
autant que de conteur pour tenter de rendre compte de l'identité du
Mexique. Un travail que collecte un ouvrage tel que Los
cinco soles de Mexico (Les cinq soleils du
Mexique) où il reprend des fragments de ses livres
antérieurs pour raconter les mythes fondateurs, les moments-clefs,
l'élaboration culturelle de son pays.
Les
territoires propres explorés par les auteurs peuvent être leur pays
mais aussi d'autres aires géographiques qui dépassent leurs
frontières. C'est le cas pour le Cubain Alejo Carpentier à qui on
doit un essai qui rend hommage à La Havane, La ciudad des
las columnas, mais aussi des romans historiques qui
abordent des territoires plus vastes : les Caraïbes ou le
continent tout entier. Ainsi, son livre Le partage des
eaux (Los pasos
perdidos), inspiré d'un séjour qu'il fit au Venezuela,
est un récit de voyage où la localisation particulière s'efface
pour devenir un récit de voyage à travers une Amérique latine
archétypale. Gabriel García Márquez utilisera
le même procédé dans son roman Cent ans de
solitude (Cien
años de soledad),
un roman total qui raconte, à l'échelle d'un village caraïbe, la
réalité et l'histoire du continent latino-américain tout entier.
Faire
tenir dans un espace symbolique comme celui d'un ouvrage littéraire
la réalité et l'histoire complexe de son pays est aussi l'enjeu du
roman Casa de campo du
Chilien José Donoso. Un roman comme une allégorie politique de la
dictature où les personnages sont autant de symboles des différentes
classes sociales en jeu dans ce système répressif :
l'oligarchie, les classes moyennes, le prolétariat et les Forces
armées. On retrouve la même démarche symbolique dans El
fin de la locura de
Jorge Volpi où le personnage principal, Aníbal Quevedo, résume la
figure du révolutionnaire qui a marqué le dernier siècle du
continent et d'ailleurs... et interroge la faillite des utopies.
Certains
auteurs s'attachent à élaborer des fresques historiques. Ainsi, le
premier roman de l'écrivain paraguayen Augusto Roa Bastos, Hijo
de hombre (Fils
d'homme), publié en 1960, retrace
l'histoire sociale et politique de son pays dans les premières
années du XXe siècle, marquée par les révolutions et la Guerre du
Chaco (1932-1935), pour raconter la résistance à l'oppression.
Dans
certains ouvrages, c'est la ville qui est utilisée pour raconter
l'histoire nationale. C'est le cas, par exemple, dans Y
retiemble en sus centros la tierra
de Gonzalo Celorio dont le personnage
principal, un universitaire, parcourt le centre historique de Mexico
évoquant les moments clefs de l'histoire politique et culturelle de
son pays : l'ancienne capitale aztèque, la capitale de la
Nouvelle Espagne, la mégapole actuelle... Le destin du personnage se
mêle à celui de la ville et de la nation et se conclue sur une mort
tragique au pied du drapeau pour dénoncer l'hypocrisie culturelle de
ceux qui se veulent patriotes et ne défendent en rien les richesses
culturelles de leur pays.
L'écriture
du territoire propre passe, pour nombre d'auteurs latino-américains,
par l'élaboration de vastes fresques historiques qui explorent le
passé et donnent des clefs pour comprendre l'élaboration d'une
identité culturelle.
Ce
travail qui touche à l'essai autant qu'à la fiction est illustré
par deux œuvres majeures de la littérature latino-américaine : Le
siècle des Lumières (El siglo de las Luces)
du Cubain Alejo Carpentier et El naranjo (L'oranger)
du Mexicain Carlos Fuentes.
Publié
en 1962, Le siècle des Lumières revient sur
l'écho que trouvèrent, dans les Caraïbes et dans toute l'Amérique
espagnole, les idées émancipatrices de la Révolution française
qui seront le ferment des futures guerres d'indépendance.
Publié
en 1993, L'oranger est un recueil de cinq
nouvelles dont le fil conducteur symbolique est cet arbre oriental
parvenu en Amérique via l'Europe : l'histoire même du
métissage culturel du continent.
On
retrouve cette exploration de l'origine métisse de l'identité
culturelle chez des auteurs d'aujourd'hui comme la Nicaraguayenne
Rosario Aguilar qui, dans son roman La petite fille et les
oiseaux, fait revivre quelques femmes qui partagèrent
la vie des premiers conquérants de l'Amérique centrale : Doña
Luisa, la princesse indienne offerte à Pedro de
Alvarado ; Isabel de Bobadilla, la femme du fondateur de la
ville de Panama ; sa fille, María de
Peñalosa qui sera fiancée à Vasco Núñez
de Balboa...
Il
existe dans la littérature latino-américaine une multitude de
livres qui permettent de revenir sur des étapes cruciales de
l'histoire du continent.
Ainsi,
la Portoricaine Rosario Ferré, dans Vecindarios
excéntricos, offre une série de
récits qui raconte la fin de la société coloniale. De son côté
le Mexicain Gonzalo Celorio, avec son roman Tres
lindas cubanas qui relève
autant de l'histoire que du récit de voyage, offre une saga
familiale et un témoignage sur la société cubaine.
Dans La
montaña es algo más que una inmensa estepa verde,
Omar Cabezas Lacayo s'inspirant de ses propres engagements raconte la
révolution sandiniste du Nicaragua, une des révolutions les plus
importantes du continent au XXe siècle. Une révolution sur
laquelle revient aussi Gioconda Belli dans son autobiographie : Le
pays que j'ai dans la peau (El
país bajo mi piel).
De même, le Chilien Fernando Alegría revient
sur des événements dont il fut témoin, l'élection d'un candidat
du Front Populaire en 1938, dans son livre Mañana
los Guerreros.
Il
faut, dans une telle série thématique, mentionner le roman
historique Noticias del
Imperio (Des
nouvelles de l'Empire) de
l'écrivain mexicain Fernando del Paso qui revient sur l'intervention
française au Mexique : En 1861, Napoléon III, avec
la bénédiction du pape, se lance dans l'entreprise d'établir un
empire latin et catholique au Mexique, un empire qui
contrebalancerait le pouvoir grandissant des Américains. La couronne
est offerte à Maximilien de Habsbourg, frère de l'empereur
d'Autriche. En 1861, la République mexicaine indépendante a pour
président le libéral Benito Juarez, d'origine zapotèque. C'est
cette entreprise hasardeuse et qui termina si mal que narre ce livre
monumental, baroque... et documenté. L'auteur déroule devant nous
avec sarcasme et érudition, tous les dessous de cette grande
affaire : le luxe ostentatoire de Maximilien, ses erreurs
politiques, l'abandon de Napoléon III, les réflexions politiques de
Juarez, l'opinion de la rue, les faits d'armes et les trahisons et,
surtout, la voix de l'impératrice Charlotte, devenue folle en
tentant de sauver son époux.
Les
régimes dictatoriaux qui ont régi longtemps de nombreux pays du
continent constituent un traumatisme historique dont la littérature
se fait amplement l'écho. Ainsi, le dominicain Marcio Veloz
Maggiolo, dans La biografía difusa de Sombra
Castañeda recrée la dictature de Trujillo. De même,
le Chilien Fernando Jerez, dans El himno nacional revient
sur la violence d’État mise en place durant dix-sept ans par
Pinochet. Et, si l'on veut s'arrêter sur la
figure du dictateur qui a marqué autant l'histoire que la
littérature d'Amérique latine, on se doit de mentionner le roman El
recurso del método (Le
recours de la méthode) d'Alejo
Carpentier où l'écrivain cubain en dresse un portrait charge.
Écrire
le territoire, pour les auteurs latino-américains, c'est aussi se
livrer à une peinture de la société. La littérature prend alors
valeur de témoignage voire de dénonciation.
Ainsi,
avec son recueil de récits intitulé La frontière de
verre (La frontera de cristal) de Carlos
Fuentes met en scène des personnages – homme d'affaires, ouvrières
des usines de sous-traitance ou migrants clandestins – dont le
destin se joue sur la frontière qui sépare le Mexique des
États-Unis.
De
son côté, dans Salida de emergencia, Fabricio
Mejía Madrid rassemble une série de chroniques écrites sur une
dizaine d'années, à partir de 1990, fruit de ses déplacements à
travers le Mexique. Il y rend compte d'un pays en pleine mutation
socio-économique où les inégalités et les violences se sont
accentuées, l'immigration vers les États-Unis restant la seule
issue de secours.
Parfois,
c'est par le biais d'une série de nouvelles que l'auteur décide de
dépeindre la société comme le fait le Chilien Roberto Fuentes qui
écrit son Santiago, celui des gens sans noms, celui des minettes,
des branlettes et des gens biens, dans son recueil Está
mala la cosa afuera. Ou, comme le fait aussi, l'Argentin Juan
Martini, qui, lui, s'attache à dépeindre le monde marginal de
Buenos Aires dans son recueil Puerto Apache.
On
trouve dans la littérature d'Amérique latine de nombreux échos de
la violence des sociétés dans lesquelles vivent les auteurs. C'est
le cas par exemple quand Rodrigo Rey Rosa rend compte de la violence
au Guatemala dans son roman Noche
de Piedras : le mal y surgit
des paroles d'un ami qui trahit, du mensonge d'une mère, du
machisme, du combat pour la survie...le Guatemala est un des pays les
plus violents du monde ; En 2017, on comptait une moyenne de
treize assassinats pour 100 000 habitants.
Certains
auteurs interrogent les solutions choisies pour résoudre les
problèmes tels que ceux de l'intégration des populations indigènes
dans une société qui se veut en progrès. C'est ce que fait le
Guatémaltèque Mario Monteforte Toledo dans son roman Entre
la piedra y la cruz où
le personnage principal, Lu Matzar, le
garçon indien, devient le centre des événements historiques.
Dans
certains ouvrages la peinture sociale peut être très dure. C'est le
cas, par exemple, de la Trilogía sucia de La Habana de
Pedro Juan Gutiérrez, un livre qui rassemble trois récits - Anclado
en tierra de nadie, Nada que hacer y Sabor
a mí – et qui, dans la lignée d'un Bukowski, aborde
les aspects les plus inavouables de la capitale cubaine : Sexe,
faim et politique.
C'est
le cas davantage encore du roman La crítica de las
armas (2003) de l'Argentin José Pablo Feinmann. Un
roman qui construit une critique radicale de son pays en pleine crise
économique : Pablo Epstein, le jour de la fête des mères,
rend visite à la sienne dans le service de gériatrie ;
l'occasion d'un féroce règlement de compte avec elle mais aussi
avec la mère patrie.
C'est
le cas encore du roman El asco (Le
dégoût) de Horacio Castellanos Moya où le personnage
principal, dans un monologue impitoyable et proche du délire, dit
toute sa haine pour son pays, El Salvador : « Je
dois te confier ce que je pense de tout ce tas d'immondices. La
meilleure idée que j'aie eue, ça a été de me tirer de ce cloaque.
Ce pays est une hallucination, Moya. Ce pays n'existe que par ses
crimes... »
Cette
critique sociale se double souvent d'une critique politique. Ainsi,
dans son roman El rencor, Fabricio Mejía Madrid
traite du pouvoir politique au Mexique durant les années du
PRI (Partido
Revolucionario Institucional). Un roman qui met en scène un
homme politique insignifiant et fanfaron chargé de retrouver une
personnalité marquante du parti unique qui gouverne le Mexique.
Cette personnalité résume à elle seule toutes les étapes de ce
parti depuis sa fondation en 1929... et en dénonce la corruption.
Même
critique chez un autre Mexicain, Carlos Fuentes, dans Le
Siège de l'Aigle (La silla del águila)
qui nous entraîne vers le futur pour découvrir les coulisses de la
vie politique de son pays.
Ailleurs,
la critique est tout aussi acerbe. Ainsi, Edmundo Paz Soldán dans
son roman Palacio
Quemado propose une intrigue
centrée sur un conseiller du président bolivien, un personnage qui
illustre l'amoralité du monde politique. Le roman, qui peut se lire
comme un roman à clefs, invite à une réflexion sur le pouvoir. De
même, Mario Vargas Llosa, dans un de ses romans les plus
illustres, Conversación
en la Catedral, dresse
un tableau de la société péruvienne durant et juste après la
dictature d'Odria pour en constater la profonde corruption. Une
citation de Balzac ouvre le livre : « Il
faut avoir fouillé toute la vie sociale pour être un vrai
romancier, vu que le roman est l'histoire privée des nations ».
Dénonciation
de la corruption, de la violence politique et des dysfonctionnement
de l’État, cette écriture de la nation apparaît souvent comme
une caisse de résonance des problèmes actuels. C'est en tout cas ce
que se propose le Colombien Santiago Gamboa avec Perder es
cuestión de método ; un livre qui est tout à la fois
un roman noir, un roman d'aventure et une critique sociale et qui,
s'il raconte la Colombie minée par la violence et la corruption,
raconte aussi le monde contemporain.
C'est
aussi ce que se propose Carlos Fuentes dans son essai Le
miroir enterré (El espejo enterrado)
publié à l'occasion du cinquième centenaire de la Découverte, un
essai où il nous donne une magistrale leçon d'histoire qui nous
mène des origines de la péninsule ibérique à aujourd'hui. On y
rencontre les grandes personnalités de la culture hispanique et
américaine : Alfonse X de Castille dit le Sage, Colomb, Cortés,
Pizarro, Moctezuma, Cervantès, Goya... présentés dans le contexte
des débats d'idées et des mouvements culturels de leur temps. Et,
on en vient, au fil des pages, à voir comment se joue dans cet
espace nouveau, issu de la rencontre de deux mondes, les questions
universelles des tensions entre l'impérialisme et ses périphéries,
entre le centralisme et le régionalisme ou, encore, entre le
despotisme et la liberté. Les interrogations qu'on y trouve sur
l'utopie, la religion ou le pouvoir permettent de penser notre temps.
L'écriture
du territoire s'accompagne souvent d'une recherche identitaire. Les
auteurs puisent alors aux sources mythiques des récits nationaux
pour les confirmer ou les déconstruire.
Ainsi, Señales
que precederán al fin del mundo de Yuri Herrera
propose une relecture du Mexique à travers
les récits légendaires tirés des cultures précolombiennes.
Construit sur neuf journées qui sont autant d'étapes initiatiques,
le récit met en scène une jeune femme, Makina, partie à la
recherche de son frère. Une quête qui est autant réelle que
mythique et qui est aussi une quête de soi.
Au
contraire, d'autres auteurs choisissent de critiquer la mythologie
nationale. C'est le cas, par exemple du Mexicain Juan Villoro avec
son roman El testigo où le personnage
principal, Julio Valdivio, un intellectuel qui a émigré en Europe
revient dans son pays alors que le PRI (Partido
Revolucionario Institucional) vient de perdre enfin les
élections. Ce retour permet une relecture de l'Histoire et propose
de revisiter les mythes de la culture mexicaine tout en mettant en
scène la dimension médiatique du monde contemporain.
Certains
écrivains poussent encore plus loin la critique... jusqu'à la
satire ! C'est ainsi que le Guatémaltèque Arturo Arias offre,
avec Jaguar en llamas,
un roman historique qui parodie l'histoire officielle de son pays. On
retrouve la même volonté parodique dans Los
pasos de López (Les
conspirateurs) du Mexicain Jorge
Ibargüengoitia qui, tout en racontant les prouesses des insurgés,
démonte les clichés de la geste indépendantiste nationale.
Il
faut ajouter à cette liste un des plus grands romans de la
littérature d'Amérique latine : Le
royaume de ce monde (El
reino de este mundo) d'Alejo
Carpentier. Dans ce roman où l'écrivain cubain, inspiré par les
nouvelles expérimentations formelles des surréalistes, met en
œuvre, pour la première fois, sa notion de « Réel
merveilleux », il s'agit de rendre compte de la réalité
historique et culturelle d'une île caraïbe : Haïti. Roman
historique, il couvre une période qui va de la seconde moitié du
XVIIIe siècle au début du XIXe siècle : la révolte des esclaves
qui eut à sa tête un nègre marron nommé Mackandal, la guerre
d'Indépendance, le royaume d'Henri Christophe... mais l'Histoire
est, ici, revisitée car elle se déploie à partir de la vision des
esclaves eux-mêmes et à partir du potentiel poétique des croyances
africaines. C'est un roman qui propose une magistrale réflexion
décentrée sur l'Histoire.
Il
faut ajouter, enfin, une œuvre marquante de la littérature
mexicaine qui traite de l'époque révolutionnaire : Al
filo del agua d'Agustín
Yáñez. En effet, s'il existe de nombreux romans qui ont célébré
et raconté la Révolution mexicaine, celui d'Agustín Yáñez,
publié en 1947, est le premier a tenter de rendre compte des
résistances rencontrées par la volonté politique d'émancipation :
les coutumes, la religion et l'ignorance qui pèsent sur les
mentalités.
Au-delà
de la recherche identitaire collective, écrire son territoire ou son
pays peut relever d'une recherche identitaire plus personnelle.
C'est
ainsi, en tout cas, que l'on peut comprendre les romans écrits sur
leur pays par les auteurs qui ont du s'exiler. On doit, par exemple,
à la Chilienne Isabel Allende, exilée aux États-Unis après le
coup d'état qui renversa le président Salvador Allende, son parent,
un roman au titre évocateur : Mi país inventado...
mon pays inventé. Un livre de mémoires où elle mêle les
événements réels de sa vie et de son pays à des épisodes
fabuleux. Comme elle l'explique elle même, le Chili est le
territoire de sa nostalgie.
Le
Cubain Pablo Armando Fernández publie en 1963, alors qu'a pris fin
son exil aux États-Unis, le roman Los niños se
despiden; Un roman où il célèbre la magie de son île.
On
doit, à un autre Cubain, Eliseo Alberto, lui aussi exilé, un
ouvrage qui est une célébration de son pays, Dos
cubalibres; un livre, entre essai et chronique, où
apparaissent les grands noms de la culture cubaine et
latino-américaine : José Lezama Lima, Reinaldo Arenas,
Gabriel García Márquez...
Un livre dont le préambule déclare : « J'ai toujours
été disposé à proclamer publiquement cet unique péché :
personne n'aime Cuba autant que moi ».
Enfin,
il faut citer le célèbre Mea Cuba de
Guillermo Cabrera Infante qui rassemble des articles parus entre les
années 1960 et 1990 et qui permet de suivre le parcours politique et
intime de l'écrivain cubain qui, après avoir participé à la
Révolution cubaine, devint, peu à peu, un dissident du régime et
finit par s'exiler en 1965.
L'évocation
du pays peut être liée à une évocation d'une époque qui, pour
l'auteur, est constitutive de son parcours de vie. C'est le cas, par
exemple, dans le roman No me esperen en abril ( Ne
m'attendez pas en avril ) du
Péruvien Alfredo Bryce Echenique où les
anecdotes de la vie du personnage principal, alter ego de l'auteur,
se mêlent à la peinture sociale du pays et de l'oligarchie de Lima
dans les années 1950. C'est le cas aussi avec le roman Rumbo
al sur deseando el norte dans
lequel le Chilien Ariel Dorfman, partant de l'épisode traumatique du
coup d’État du 11 septembre 1973 où il aurait pu perdre la vie,
reconstitue son destin marqué par l'exil et les luttes politiques.
C'est le cas, enfin, dans le livre du Cubain Guillermo Cabrera
Infante, La Habana para un
Infante difunto; Un livre de
mémoires intimes où l'écrivain évoque ses jeunes années dans la
capitale de l'île.
L'histoire
nationale est aussi une histoire qui impacte sur le devenir
individuel. C'est ce que montre le livre El
material humano où le Guatémaltèque Rodrigo Rey Rosa
choisit la forme du journal pour un roman qui dessine une fresque
tout autant historique qu'intime de la violence d’État dans son
pays.
Documents
à consulter
En espagnol
- La región más transparente de Carlos Fuentes (Ediciones Catedra, 1999)
- Los años con Laura Díaz de Carlos Fuentes (Suma de Letras, 2004)
- La voluntad y la fortuna de Carlos Fuentes (Santillana Ediciones Generales, 2008)
- Los cinco soles de Mexico de Carlos Fuentes (Seix Barral, 2002)
- La ciudad de las columnas d'Alejo Carpentier (Espasa-Calpe, 2004)
- Los pasos perdidos d'Alejo Carpentier In Obras completas. Volumen 2(Siglo veintiuno, 2004)
- Cien años de soledad de Gabriel García Márquez (Catedra, 2004)
- Casa de campo de José Donoso (Alfagurara)
- El fin de la locura de Jorge Volpi (Seix Barral, 2004)
- Hijo de hombre de Augusto Roa Bastos (Santillana, 1997)
- Y retiemble en sus centros la tierra de Gonzalo Celorio (Tusquets, 1999)
- El siglo de las Luces de Alejo Carpentier (Fundación CELARG. Caracas, 2005)
- El naranjo de Carlos Fuentes (Santillana, 2003)
- Vecindarios excéntricos de Rosario Ferré (Ediciones Destino, 1999)
- Tres lindas cubanas de Gonzalo Celorio (Tusquets, 2006)
- La montaña es algo más que una inmensa estepa verde de Omar Cabezas Lacayo (Txalaparta, 1999)
- El país bajo mi piel de Gioconda Belli (Txalaparta, 2005)
- Mañana los Guerreros de Fernando Alegría (Editorial Lom. Santiago de Chile, 1997)
- Noticias del Imperio de Fernando del Paso (Fondo de Cultura Economica. Mexico , 2000)
- La biografía difusa de Sombra Castañeda de Marcio Veloz Maggiolo (Ediciones Siruela, 2005)
- El himno nacional de Fernando Jerez (Editorial Lom. Santiago de Chile , 2001)
- El recurso del método de Alejo Carpentier In Obras completas . Volumen 6. ( Siglo veintiuno, 1998)
- La frontera de cristal de Carlos Fuentes (Alfaguara, 2003)
- Salida de emergencia de Fabricio Mejía Madrid (Random House Mondadori, 2007)
- Está mala la cosa afuera de Roberto Fuentes (Cuarto Propio. Santiago de Chile | 2002)
- Puerto Apache de Juan Martini (Sudamericana. Buenos Aires, 2002 )
- Noche de Piedras de Rodrigo Rey Rosa (Ediciones del Pensativo. Guatemala | 2002)
- Entre la piedra y la cruz de Mario Monteforte Toledo (Piedra Santa. Guatemala | 2002)
- Trilogía sucia de La Habana de Pedro Juan Gutiérrez (Anagrama, 1998)
- La crítica de las armas de José Pablo Feinmann (Grupo editorial Norma, 2003)
- El asco de Horacio Castellanos Moya ( Tusquets editores, 2007)
- El rencor de Fabricio Mejía Madrid (Editorial Planeta Mexicana, 2006)
- La silla del águila de Carlos Fuentes (Santillana Ediciones Generales, 2003)
- Palacio Quemado de Edmundo Paz Soldán (Santilla Ediciones Generales, 2007)
- Conversación en la Catedral de Mario Vargas Llosa (Alfaguara, 2003)
- Perder es cuestión de método de Santiago Gamboa (Grupo Editorial Random House Mondadori, 1997)
- Señales que precederán al fin del mundo de Yuri Herrera (Periferica. Caceres, 2010)
- El testigo de Juan Villoro (Anagrama, 2004)
- Jaguar en llamas de Arturo Arias (Librerías Artemis Edinter, 2002)
- Los pasos de López de Jorge Ibargüengoitia (Joaquin Mortiz. México D.F., 2001)
- El reino de este mundo de Alejo Carpentier In Obras completas. Volumen 2 (Siglo veintiuno, 2004)
- Al filo del agua d'Agustín Yáñez (ALLCA XX / Ediciones Unesco. Madrid, 1997)
- Mi país inventado de Isabel Allende (Debolsillo, 2003)
- Los niños se despiden de Pablo Armando Fernández (México, Fondo de Cultura Económica, 2002)
- Dos cubalibres de Eliseo Alberto (Ediciones Peninsula. Barcelona , 2004)
- Mea Cuba de Guillermo Cabrera Infante (Santillana Ediciones Generales, 1999)
- No me esperen en abril de Alfredo Bryce Echenique (Anagrama, 2002)
- Rumbo al sur deseando el norte de Ariel Dorfman (Editorial Planeta, 2003)
- La Habana para un Infante difunto de Guillermo Cabrera Infante (Seix Barral, 2000)
- El material humano de Rodrigo Rey Rosa (Penguin Random House Grupo Editorial. Barcelona , 2017)
En
français
- La plus limpide région de Carlos Fuentes (Gallimard, 1982)
- Laura Díaz de Carlos Fuentes (Gallimard, 2001)
- La volonté et la fortune de Carlos Fuentes (Paris, Gallimard, 2013)
- Le partage des eaux d'Alejo Carpentier (Paris, Gallimard, 1976)
- Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez (Seuil, 1995)
- Fils d'homme d'Augusto Roa Bastos (Seuil, 1995)
- Le siècle des Lumières d'Alejo Carpentier (Gallimard, 1977)
- L'oranger de Carlos Fuentes (Paris, Gallimard, 1995)
- La petite fille et les oiseaux de Rosario Aguilar (Indigo & Côté-femmes, 2001)
- Le pays que j'ai dans la peau de Gioconda Belli (Bibliophane. Paris, 2003)
- Des nouvelles de l'Empire de Fernando del Paso (Fayard, 1990)
- Le recours de la méthode d'Alejo Carpentier (Gallimard, 1998)
- La frontière de verre de Carlos Fuentes (Gallimard, 1999)
- Le dégoût de Horacio Castellanos Moya (Les Allusifs, 2003)
- Le Siège de l'Aigle de Carlos Fuentes (Gallimard, 1999)
- Le miroir enterré de Carlos Fuentes (Gallimard, 1994)
- Les conspirateurs de Jorge Ibargüengoitia (Albin Michel, 2005)
- Le royaume de ce monde d'Alejo Carpentier (Gallimard, 1980)
- Ne m'attendez pas en avril de Alfredo Bryce Echenique (Métailié, 1997)
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